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Christoblog

L'institutrice

En apprenant dans un article que Nadav Lapid est un fan de Carlos Reygadas (Post tenebras lux), j'ai mieux compris pourquoi j'avais éprouvé ce sentiment de frustration en regardant L'institutrice.

A l'évidence l'israelien a le même talent que son collègue mexicain, mais il a aussi les mêmes chevilles qui enflent - dans une proportion toutefois moindre que Reygadas, qui aux dernières nouvelles ne pouvait plus chausser que des moonboots.

Mais revenons à nos moutons. Un petit garçon (qui serait à l'image de Nadav Lapid lui-même, en toute modestie) écrit de magnifiques poésies à 5 ans. Son institutrice le défend. Ou l'utilise. 

Sur cette base plutôt intéressante, Lapid construit un portrait de femme subtilement dépressive, à la sexualité hésitante et aux buts incertains. Il confronte la figure hiératique de l'actrice Sarit Larry (impressionnante) à une gamme de situation assez convenues, mais souvent incroyablement bien filmées. L'institutrice est baignée dans une lumière d'une pureté solaire, et certains de ses mouvements de caméra sont sublimes. Lapid se moque un peu du scénario, et joue, parfois avec brio, à se faire plaisir.

Ses exploits esthétiques ne sauvent pourtant pas le film qui sombre lentement dans une marre d'ennui glacé. 

 

2e

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A
j'ai trouvé le film plutôt désagréable , la femme assez déplaisante par son physique , son visage inexpressif et son attitude qui devient odieuse . où est la poésie ds ce film ? danss ces courtes phrases abconses marmonées par un malheureux gamin qui a l'air de terriblement s'ennuyer , le reste des images n'a ni queue ni tête.
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F
Un magnifique film d'amour et de poésie dans un monde deshumanisé. Apres le Policier, c'est une nouvelle claque cinematographique que nous offre Nadav Lapid. C'est un potrait glaçant de notre societé que nous brosse cet auteur avec un immense talent. On ressort une nouvelle fois ebranlé de la salle. Ses deux oeuvres, le Policier et l'Institutrice se complètent. Nous ne sommes pas pres d'oublier ces voix, ces regards, qui laissent une empreinte dans nos coeurs...
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D
Bonjour Chris, comme j'ai vraiment peu apprécié Policier, le film précédent du même, je suis presque sûre ne pas aller voir celui-ci dont la bande annonce ne m'a pas inspirée et en plus, il dure deux heures. Et ton billet ne m'y incite pas. Bonne journée.
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B
C'est vrai, Chris, l'ennui gagne peu à peu... J'ai eu presque mauvaise conscience de ne pas m'enthousiasmer autant que je l'aurais souhaité. Quelque part, la mayonnaise ne prend pas, à moins que ce soit le soufflé qui retombe. Certains symboles politiques (la danse des soldats) m'ont paru à la fois appuyés et abscons (&quot;le noyau de l'âme israélienne&quot; dixit Lapid). Ce qui m'a gêné surtout, dans les commentaires dithyrambiques sur ce film : partout on loue la Poésie, on félicite cette femme qui veut sauver son Mozart en herbe contre la vulgarité ambiante mais il y a chez elle une manipulation dangereuse, une revanche perverse, une emprise sur ce gosse assez inquiétante (ceci dit, Sarit Larry, outre sa beauté, a une présence à l'écran extraordinaire). Par ailleurs, même si ce sont les propres textes d'un cinéaste génial (?), ses miniatures m'ont paru assez quelconques, disons surfaites... même si le blondinet qui les profère d'un ton sentencieux , lui, est à croquer et conserve une part de silence qui intrigue. <br /> Bref, moi aussi mi figue-mi raisin pour cet hymne alambiqué à la Poésie et à l'enfance assassinée.
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