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Christoblog

Articles avec #j'aime

La visite de la fanfare

Ceux qui ont vu Prendre femme, le film réalisé et joué par Ronit Elkabetz, ne l'oublieront pas de sitôt tellement la prestation de l'actrice israélienne était époustouflante.

Ici, en simple actrice d'un premier film, elle est une nouvelle fois souveraine de sensualité impertinente et assumée.

Les autres acteurs sont tous quasiment parfaits à commencer par Sasson Gabai qui joue un Toufik a priori coincé et prude, mais qui réussit avec un simple haussement de sourcil à donner une profondeur psychologique insoupçonnée à son personnage.

Le film souffre de quelques (rares) imperfections de jeunesse, mais sinon, quel plaisir, quelle alternance de burlesque pur, d'émotion contenue, de fous rires (la boite à patins à roulettes !), et de vraies belles idées de mise en scène (la façon dont la caméra épouse le point de vue de la fausse mer, du faux jeu d'enfants, de la fausse pelouse dans le vrai faux parc).

Un bon moment de cinéma.

 

3e

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Les promesses de l'ombre

Naomi Watts. Metropolitan FilmExportCronenberg n’'a plus l'’insolence souveraine et malsaine de ses débuts.

Il garde par contre un art de la mise en scène tout en subtilité et en sobriété.

A ce titre, les dix premières minutes des Promesses de l’'ombre sont exceptionnelles : montage parfait, musique excellente, direction d’'acteurs exemplaires (je suis tombé cinématographiquement amoureux de Naomi Watts dans Mulholand Drive, et là rebelotte), mise en scène fluide et discrète.

Les trois acteurs sont vraiment incroyables. – Vincent Cassel impayable en gay refoulé, Viggo Mortensen aiguisé comme une lame de cutter dans un sauna, et Naomi… : j'’ai déjà dit. Progressivement le film perd son intérêt et je peine d'ailleurs à me souvenir précisément de son dénouement, mais peu importe, la petite musique Cronenbergienne fait son effet.

La scène dans le sauna est vraiment une scène d'anthologie. Vraiment.

 

3e

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La nuit nous appartient

Comme tous les cinéastes rares, James Gray s'était mis une pression maximum en tardant tant à sortir son troisième film.

Eh bien, c'est une déception, à la hauteur de l'attente. Jamais on entre véritablement dans le film qui est bourré d'incohérences et d'invraisemblances : comment imaginer qu'un magnat de la drogue fasse visiter son antre à un quasi inconnu sans avoir vérifier son pedigree et découvert que son père et son frère sont flics ?

Et pourquoi dans le champ de blé le héros est-il seul à chercher son ennemi ? Etc.

Joaquin Phoenix est inexistant, Eva Mendes traverse le film sans qu'on comprenne son personnage et "l'amour" entre les deux frères est très peu crédible. Le dernier plan est d'une mièvrerie à couper le souffle.

Restent quelques très belles scènes qui montrent que Gray peut être un cinéaste immense (la poursuite sous la pluie, l'attaque dans la cache). Ces quelques scènes méritent à elles seules une note correcte, assortie de la mention "J'aime".

 

2e

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Dans la vallée d'Elah

Charlize Theron et Tommy Lee Jones. Warner Bros. FranceDès le début du film une froideur vous saisit. La lumière des premières scènes est blafarde, bleutée, glaciale.

Le jeu de Tommy Lee Jones et le visage de Charlize Theron sont figés, coupants comme des lames de rasoirs. Les pièces ou reposent les corps sont froides. Cette première partie est très réussie. Puis petit à petit le film se réchauffe.

 

Mais au fur et à mesure qu'il se réchauffe il s'essouffle. Les grosses ficelles scénaristiques se font voir : les vidéos du téléphone au compte goutte .

A la fin reste un polar pas désagréable, mais dont le rattachement à l'Iraq est anecdotique. Le même film à propos de la Bosnie, ou du Viet-Nam, fonctionnerait de la même façon. 

Paul Haggis peut sûrement beaucoup mieux faire.

 

2e

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This is England

Thomas Turgoose. Ad VitamLe point fort du film est le réalisme de sa description des années 80 en Angleterre.

En matière de vérisme social il n'y a vraiment pas mieux que les anglais, et pas seulement Mike Leigh !

A ce titre le premier tiers du film (générique compris) est vraiment plaisant.

Après, le rythme faiblit, les passages musicaux font un peu clip, le scénario s'essoufle (c'est quoi ce flirt avec Smell ?!).

Au final le film reste attachant grâce à ces acteurs, et au jeune héros en premier lieu, si intrinsèquement ... anglais.

 

2e

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Paranoid park

Gabriel Nevins. MK2 DiffusionPour ceux qui connaissent Elephant, on voit les mêmes effets dans ce film : travelling arrière dans un couloir de highschool, multiplication de ralentis, effet de flou, jeu avec la lumière, boucle temporelle, même scène vue plusieurs fois, bande son déstructurée, dialogues filmés en ne montrant qu'un des deux personnages, etc...

Mais alors que dans Elephant la forme s'accordait parfaitement au fond (le destin, la folie, le temps) ici elle tombe un peu à plat. Peut être parce que le sujet est trop anecdotique. Ou parce que l'acteur est moins charismatique que le groupe d'Elephant.

J'ai l'impression que Gus Van Sant a perdu la grâce, certaines scènes sont franchement gnan-gnan : la lettre dans le feu, l'arrivée des skaters au ralenti à la convocation du policier, façon 7 mercenaires, certaines musiques.... Cela étant dit, il y a de beaux moments, et on voit bien qu'il y a du talent là dedans, c'est dommage.

 

2e

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Secret sunshine

Secret Sunshine est une belle manifestation du talent subtil de Lee Chang-dong, ancien ministre de la culture de son pays de 2002 à 2004.

Le film, tout en étant un mélo d'une noirceur abyssale, arrive à multiplier les changements de ton.

Comédie de moeurs d'abord, à travers le personnage du garagiste simplet interprété par l'extraordinaire Song Kang-ho, probablement le meilleur acteur coréen. Mais aussi critique de la société sud coréenne (excellente analyse de l'influence des sectes), tragédie classique (la rencontre en prison), thriller flou, drame psychologique, voire farce burlesque.

Le tout est sobre, rarement ennuyeux, mis en scène de façon classique mais élégante. Un film attachant, empreint d'une sourde tristesse, mais aussi d'une belle espérance. L'actrice est exceptionnelle et mérite 1000 fois son prix d'interprétation à Cannes.

Parfait pour découvrir un cinéma coréen hors des polars et thrillers.

 

3e

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