La prière
La principale qualité du nouveau film de Cédric Kahn, c'est sa rusticité.
Si on s'en tient à l'histoire, La prière n'a en effet rien d'original. La rédemption possible d'un adolescent en grande difficulté au contact d'adultes compatissants est en effet un grand classique, ici teinté de religiosité. Il faut imaginer le croisement de La tête haute et Des hommes et des Dieux.
La force qui irrigue cette intrigue assez quelconque, c'est celle que dégage le jeune acteur Anthony Bajon, formidable par sa présence animale (Ours d'argent mérité au dernier Festival de Berlin). C'est lui qui fait tenir le film debout et qui le sauve parfois de l'ennui. La mise en scène épurée, la lumière crue, la direction artistique sans afféterie servent également le propos d'un film qui sans être génial se laisse regarder.
Certaines séquences sont franchement émouvantes, et l'atmosphère de bienveillance exacerbée qui peut irriter au début du film finit par intriguer et par séduire. D'une certaine façon, le film peut rassurer sur la nature humaine et faire du bien : à vous de voir si vous en avez besoin.
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