A l'occasion de sa sortie, je vous propose de gagner 3 exemplaires du DVD du film de Andréa Bescond et Eric Métayer,Les chatouilles, un des meilleurs films français de 2018 (voir ma critique)
Pour ce faire :
- répondez à la question suivante : "Où a été joué pour la première fois le spectacle dont le film est tiré ?"
Vous recevrez ensuite le DVD envoyé directement par le distributeur.
NB : un des trois DVD sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aiméma page FBou mon compteTwitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien).
Franchement, après avoir pleuré d'émotion et de plaisir devant le spectacle d'Andréa Bescond, je ne donnais pas cher de sa version cinématographique. De la même façon qu'on est presque toujours déçu par l'adaptation au cinéma d'un livre qu'on a aimé, je redoutais de ne pas retrouver à l'écran l'énergie dégagée par la danseuse sur scène.
La surprise a donc été totale devant l'inventivité de la mise en scène proposée par Eric Métayer et sa comparse. Ils parviennent à exprimer la stupeur douloureuse de la petite fille et l'énergie sauvage de l'adulte par des procédés purement cinématographiques. Le résultat est tour à tour bouleversant (heureusement que le film s'allège un peu après les éprouvantes quinze première minutes), joyeux et surprenant.
Outre la performance encore une fois exceptionnelle d'Andréa Bescond, il faut souligner l'incroyable composition de Karin Viard, dans le rôle d'une mère très présente, qu'on aimerait détester. Le reste du casting est impeccable, de Clovis Cornillac à Gringe, en passant par Carole Franck (dans un rôle de psy laborieuse qui vaut le déplacement à lui seul) et Pierre Deladonchamps qui ose ici camper un des pire rôle qu'on puisse proposer à un acteur.
Le film est miraculeux, parsemé de scènes inoubliables, et parvient à donner une pêche d'enfer aux spectateurs, qui viennent pourtant d'assister à un calvaire dramatique. Je le conseille vivement.
Regardez bien l'image ci-contre et imaginez Ryan Gosling en train d'essayer de garder exactement cette même expresssion pendant 1h30.
Voilà à quoi ressemble le dernier film de Nicolas Winding Refn, dont on peut dire qu'il est effroyablement raté. Scénario affligeant, personnages mutiques et caricaturaux, tics visuels vus un million de fois en mieux ailleurs, suspense inexistant, violence aseptisée qui ne fait même pas peur, le film est désastreux du début à la fin.
Only god forgives (au passage, quel titre ridicule, on dirait un James Bond) reprend nombre de situations de Drive, en thaï et en pire, comme la scène rigolote ou un homme se fait littéralement épinglé devant une assemblée de jeunes femmes se fermant les yeux, scène qui fait écho à celle du cassage de gueule dans Drive, perpétré devant un parterre de danseuses topless.
Pour fonctionner, un film de genre comme celui-ci doit pousser les limites, être super-inventif ou terriblement rythmé, sinon il déclenche une vague d'ennui effroyable.
Alors, pour me distraire durant la projection, j'ai imaginé toutes les façons de dérider Ryan Gosling :
lui chatouiller l'oreille avec une plume
pyro-graver ses pectoraux au fer à souder
le teindre en rouge, pour qu'il soit raccord avec la lumière du film
lui demander pourquoi il n'a pas eu le cran de venir à Cannes se faire siffler (au lieu d'inventer cette stupide histoire d'assurance à la noix)
lui dire que Winding Refn veut tourner une comédie avec lui (aïe, aïe, aïe)
Plat, creux, glacé, c'est comme si toutes les défauts de NWR et aucune de ses qualités étaient réunis dans un seul film. Je ne suis même pas sûr que Dieu lui pardonne.
A force d'entendre du bien de cette série turque (qui est parfois connue sous le nom de Ethos, son titre en anglais), j'ai fini par la regarder, avec, je dois l'avouer, un oeil plutôt sceptique au début. Et, comme beaucoup d'autres, je vais maintenant chaudement la recommander à mon tour.
Parmi les nombreuses qualités qu'ont peut attribuer à ces huit épisodes très prenants, j'en vois trois principales.
Tout d'abord, la construction de Bir Başkadır est très originale, et je ne lui vois pas d'équivalent dans aucune autre série, sauf peut-être dans The wire (Sur écoute) : une absence de véritable intrigue, un récit qui semble suivre les personnages au hasard, qui introduit en pratique un nouvel entrant à chaque épisode, une absence relative de résolution finale. C'est de ce point de vue, une réussite totale : le sentiment de la vie, du destin et du hasard irrigue le récit.
Le deuxième grand intérêt de cette série est évidemment la plongée en apnée dans la Turquie contemporaine. Les différents milieux sont parfaitement scrutés, et la façon dont les sujets qui fâchent sont subtilement abordés (la place de la femme, celle de la religion) ne peut qu'entraîner notre adhésion et concomitamment le réprobation du gouvernement Erdogan. Dans ses parties rurales, magnifiquement filmées, des relents de Nuri Bilge Ceylan viennent nous chatouiller les yeux, et ceux qui me connaissent apprécieront la hauteur du compliment.
Enfin, les actrices et acteurs brillent de mille feux. Rarement j'aurai autant vu une actrice imprimer l'écran comme Öykü Karayel, absolument sublime. Les hommes sont moins aimables mais leur prestation est impressionnante, à l'image de Fatih Artman, qui jour le personnage de Yasin, et qui, bien qu'on ait envie de le baffer en permanence, est formidable.
Il subsiste bien ici ou là quelques partis-pris un peu datés dans la mise en scène (ces zooms immenses à l'échelle d'une ville) et quelques baisses de rythme dans l'intensité, mais le résultat est tout de même très intéressant, et parfois d'une beauté ensorcelante.
Du 8 au 19 mai 2018, vous pourrez suivre le Festival de Cannes en direct sur Christoblog, avec un résumé tous les soirs de mes aventures sur la Croisette.
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Cate Blanchett est cette année la Présidente du jury.
Edouard Baer sera maître de cérémonie (on s'en régale déjà), Bertrand Bonello président des jurys Courts-métrages et Cinéfondation, Ursula Meier présidente du jury de la Caméra d'Or et Benicio del Toro (grand cinéphile devant l'éternel) dirigera le jury d'Un certain regard. Le réalisateur Joachim Trier présidera le jury de la Semaine de la Critique.
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Une sélection qui sent le neuf. A part Nuri Bilge Ceylan, dont le film a été ajouté à la sélection tardivement, aucun des réalisateurs sélectionnés n'a gagné de Palme d'or.
Si la liste comprend quelques cinéastes reconnus et/ou habitués du Festival (Matteo Garrone, Hirokazu Kore-Eda, Jia Zhang-Ke, Asghar Farhadi), il y a beaucoup de nouveaux venus, peu connus du grand public : le japonais Ryusuke Hamaguchi, le kazakh Sergey Dvortsevoy, la libanaise Nadine Labaki, et l'égyptien AB Shawky, dont il est même difficile à ce jour de trouver trace sur internet.
Même les anciens (Jean Luc Godard, Spike Lee) font figure de revenants improbables.
La représentation française est rafraichissante elle aussi : Christophe Honoré, Eva Husson, Yann Gonzalez, et dans une moindre mesure Stéphane Brizé.
Trois cinéastes ayant réalisé peu de films - mais très remarqués pour leur film précédent - sont également présents : David Robert Mitchell (44 ans, It follows), Pawel Pawlikowski (60 ans, Ida) et Alice Rohrwacher (36 ans, Les merveilles). Aucun de ses trois films ne m'a plu, espérons qu'ils sauront me faire changer d'avis.
Le coréen Lee Chang-Dong, que j'aime à l'inverse beaucoup (Poetry, Secret sunshine), sera également présent, ainsi que l'iranien Jafar Panahi et le russe Kirill Serebrennikov, qui tous deux ont maille à partir avec les autorités de leur pays.
La compétition s'annonce donc cette année à la fois rajeunie, à forte coloration asiatique, sans grande star, et politique.
Dans cette section, le renouvellement est aussi impressionnant. Pas moins de six premiers films sur dix-huit sélectionnés, ça ne doit pas être loin du record.
Je ne connais pas beaucoup de réalisateurs, à part Sergei Loznitsa qui fera l'ouverture, Valeria Golino (Miele) et l'actrice Andréa Bescond dont j'ai vu le magnifique spectacle (Les chatouilles) au théâtre.
Pour le reste, c'est le grand saut vers l'inconnu, avec des destinations particulièrement exotiques : l'Iran, l'Afrique du Sud, le Kazakhstan, le Maroc, l'Inde, la Syrie, le Kenya et l'Argentine.
Le belge Lukas Dhont, l'allemand Ulrich Kohler et le français Antoine Desrosières complètent la sélection.
Un seul film, me semble-t-il, bénéficie d'un buzz pré-Cannes vraiment notable : Long day's journey into night, du chinois Bi Gan, que beaucoup annonçaient en compétition.
Sélection officielle
Etonnant de voir se cotoyer Solo : a star wars story, de Ron Howard, pour lequel les places seront très chères, et le documentaire de l'austère - mais génial - cinéaste chinois Wang Bing, qui dure ... 8h15 !
Je suis intrigué par le film de Gilles Lelouche, Le grand bain, au casting imparable : Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Benoit Poolvoerde. J'essaierai de voir The house that Jack built, qui marque le retour de Lars von Trier sur la Croisette.
Wim Wenders présentera un documentaire sur le pape et Mads Mikkelsen essayera de survivre par - 70 ° dans Arctic, en séance de minuit : contraste cannois...
Quinzaine des réalisateurs
Sous la houlette d'Edouard Waintrop, la recette de la sélection a toujours obéi à des règles simples : une part de grands noms refoulés de la Sélection officielle, une part de découvertes plus ou moins réussies, un film de genre, une comédie française de qualité, un film déjà présenté à Sundance.
En 2018 cela donne pour la première catégorie les nouveaux films de Guillaume Nicloux (avec Gérard Depardieu), Gaspar Noé, Philippe Faucon, Mamoru Hosada. Pour la seconde, des films espagnols et sud-américains à la pelle, le nouveau film de Mohammed Ben Attia (le réalisateur de Hedi). Le film de genre, Mandy, fournira action, horreur, et Nicolas Cage sur la Croisette. La comédie française fait très envie cette année : En liberté ! de Pierre Salvadori, avec Adèle Haenel. Le film de sundance est le second film de l'américaine Debra Granik. Son film précédent, Winter's bone, avait révélé une jeune actrice alors inconnue, Jennifer Lawrence.
Parmi les nombreuses curiosité de la Quinzaine, signalons Le monde est à toi de Romain Gavras, et son casting d'exception : Vincent Cassel, Isabelle Adjani, Karim Leklou.
Semaine de la critique
Côté de la Semaine, qui ne programme que des premiers et des seconds films, on a affaire comme d'habitude à des inconnus. Sept films, deux seconds et cinq premiers, dont quatre sont réalisés par des femmes, ce qui rend la Semaine beaucoup plus féminine que la sélection officielle.
Les films viennent de Pologne, d'Inde, de France, de Hongrie, de Suisse, du Portugal et d'Islande.
Hors compétition, la Semaine présente le premier film de l'acteur américain Paul Dano avec la sublime Carey Mulligan et Jake Gyllenhall, ainsi que le deuxième film du Belge Guillaume Senez, avec Romain Duris.
Souhaitons à l'ensemble de la sélection le même avenir que David Robert Mitchell, qui avait présenté It follows il y a deux ans à la Semaine, et se retrouve cette année en compétition de l'officielle.
Comme souvent, je ne connais pas grand-chose dans la sélection ACID, si ce n'est Thunder road de l'américain Jim Cummings. Ce dernier avait réalisé (et joué) un court-métrage extraordinaire visible ici, sur l'amour que porte un homme à sa mère, exprimé sur une chanson de Bruce Springsteen. Ce long-métrage semble être une extension du court primé à Sundance. J'essaierai évidemment d'y aller.