Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #michel gondry

Le livre des solutions

Le livre des solutions est en réalité un autoportrait de Michel Gondry, même si ce dernier s'en défend mollement.

Beaucoup des scènes se sont réellement passées (par exemple celle du concert), et Gondry utilise même des décors issus de sa vie (c'est la véritable maison de sa tante qu'on voit à l'écran).

On est donc partagé pendant tout le visionnage entre l'amusement et le malaise, car ce qui nous est montré n'est pas très reluisant : le réalisateur martyrise littéralement des collaborateurs/trices ("Tu crois que ça me fait plaisir de te réveiller en pleine nuit ?"). Il est lâche, inconstant, peu respectueux des autres.

Pour ma part, et peut-être parce que je pardonne beaucoup aux créateurs de génie, j'ai été franchement diverti par les mésaventures de ce cinéaste bipolaire et/ou hyperactif. Beaucoup de scènes m'ont arraché de francs rires, notamment celles qui font la part belle à la complémentarité parfaite entre un Pierre Niney survitaminé et une Blanche Gardin formidable de résilience constructive.

La puissance de l'imagination de Gondry est aussi bien illustrée, par exemple avec l'histoire du renard ouvrant un salon de coiffure. 

Très plaisant.

Michel Gondry sur Christoblog : Be kind, rewind - 2008 (**) / The green hornet - 2011 (**) / The we and the I - 2012 (****)

 

3e

Voir les commentaires

The we and the I

La Quinzaine des réalisateurs 2012 fut d'un excellent niveau, joyeuse et exigeante. Deux films jouissifs en furent les étendards parfaits, celui qui en fit l'ouverture, The we and the I, dont il est question ici, et celui qui en fit la cloture, Camille redouble de Noémie Lvovsky.

Michel Gondry a tourné The we and the I avec des ados New-Yorkais qui jouent pratiquement leur propre rôle. Nous sommes à la fin de l'année scolaire, et tout le monde monte dans le bus pour rentrer chez lui en banlieue, après avoir récupéré son portable laissé en consigne à l'épicerie du coin (quelle bonne idée !).

Gondry construit son film quasiment exclusivement à l'intérieur du bus, filmant avec une habileté insensée les conversations entre les différents protagonistes.

Au fond du bus, une belle brochette de racailles. On n'a plus d'une fois envie de les baffer tellement ils sont ignobles, verbalement violents, mais ... drôles. A l'avant, une conductrice de bus qui se fait respecter. Entre les deux, tout un monde où toutes les personnalités se retrouvent : un couple gay, deux copines, un dessinateur de manga timide, deux musicos trolls, une vieille dame blanche, etc.

Entre ces personnages se dessinent bientôt des arcs narratifs parfois anecdotiques, souvent graves (l'amour, l'estime de soi, la relation au corps et à la sexualité, l'insertion sociale dans le groupe, la violence, les rapports entre filles et garçons) et même dramatiques. Gondry, qui exploite ici une veine réaliste et même naturaliste, n'oublie pas toutefois de parsemer son film de trouvailles géniales (l'utilisation des smartphones est un des ressorts narratifs du film, des vidéos imaginaires reflètent les sentiments des jeunes) et bricolées dont il a le secret. Il réussit même à donner à voir de véritables moments de poésie.

Si le film est génial, c'est aussi parce que les jeunes acteurs / actrices possèdent une énergie débordante, une gouaille irrésistible qui rappelle les premiers Spike Lee.

The we and the I est donc intelligent, extrêmement drôle, émouvant, passionnant, et sa projection le soir de mon arrivée à Cannes fut l'un des plus grands moments de ma semaine sur la Croisette.

 

4e

Voir les commentaires

The green hornet

Autant le dire tout de suite, je suis sorti de la salle super énervé.

Payer 12,70 €€ pour voir un film en 3D dans une salle parisienne, ça me gonfle prodigieusement. On ne le dira jamais assez : la 3D n'apporte pratiquement rien au cinéma, en tout cas pour l'instant. La plupart des plans de ce film sont absolument normaux et comme d'habitude on a ajouté en post-production un effet qui va bien en 3D : des capsules de bouteilles dégommées par Kato et qui volent vers nous. La belle affaire.

D'autre part un détail idiot : regarder de la 3D en VO a quelque chose de complètement stupide puisque l'immersion totale qu'est sensée représenter le procédé est gâchée par ces mots en français qui s'incrustent (bien à plat) entre les meubles du premier plan et les personnages au fond.... ou l'inverse.

Et le film là-dedans ? Insignifiant. On l'aurait projeté au public sans dire que c'était Michel Gondry qui l'a réalisé, je suis certain que personne ne l'aurait deviné. C'est à peine si ici ou là un petit effet (une caméra à l'envers, des arbres qui s'enflamment) rappelle un tout petit peu qu'un réalisateur inventif tient la caméra. Quel gâchis.

En plus, le deuxième degré ne fait qu'effleurer le récit et le film finit par ressembler à ce qu'il veut caricaturer : un bon gros film américain de baston avec pyrotechnie à tous les étages. Dire que j'ai lu que Gondry pensait avoir inventé de nouvelles façons de filmer les scènes d'actions ! Il n'a pas pas du en voir beaucoup car les siennes n'ont vraiment rien d'original. Les prestations de Seth Rogen en benêt infatué, raciste et sexiste, et de Christoph Waltz en méchant sans charisme, sauvent (un peu) les meubles.

Mais au final, j'ai quand même l'impression très désagréable de m'être fait arnaqué.

 

2e

Voir les commentaires

Be kind rewind

Il y a dans ce film deux parties bien distinctes.

La première met bien en évidence les talents de Michel Gondry : une certaine poésie déjantée, une efficacité souple et racée dans la mise en scène. Cette partie est plaisante mais un peu anecdotique.

On retiendra surtout certaines performances de Jack Black par exemple quand il évacue sa radioactivité en pissant, ou le moment saisissant et un peu surréaliste ou les deux héros se transforment en caméléons sur fond de poste électrique.

La deuxième partie, pour moi moins convaincante, même si l'émotion est bien présente, tourne un peu au sentimentalisme style Cinéma Paradiso à la mode new yorkaise.

Restent la façon dont les films sont "suédés" et le résultat qui est souvent très drôle (Rush Hour 2) ou émouvant (Miss Daisy). Dans le générique de fin il est précisé qu'on peut voir les films suédés sur un site, mais je n'ai pas trouvé. Par contre beaucoup d'amateurs réalisent leur propres films suédés : Dailymotion organise même un concours. Est ce que les majors vont intervenir, comme dans le film ?

Probablement anecdotique dans la carrière de Michel Gondry, Be kind Rewind vient s'ajouter à la longue liste des films "qui montrent le tournage d'un film", ici dans une variante bricolage de génie.

Un bon moment.

 

2e

Voir les commentaires