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Christoblog

Articles avec #pierre niney

Le comte de Monte-Cristo

On pourrait citer beaucoup de qualités à propos de ce blockbuster français : l'intelligence de l'écriture qui respecte le génie feuilletonnant du roman, la musique de Jérôme Rebotier, le casting impressionnant.

Mais ce qui est pour moi la caractéristique principale du film, et sa spécificité, c'est la modeste efficacité avec laquelle il a été conçu et réalisé. Ici, pas d'effet numérique ostentatoire, pas de scènes d'action inutiles, pas de modernisation accessoire dans le scénario : tout ce qui est montré est utile, tout ce qui est filmé fait avancer l'intrigue.

A l'image de cette sobriété bienvenue, la composition de Pierre Niney m'a paru saisissante. L'acteur auquel on peut souvent reprocher un gentil (mais parfois envahissant) cabotinage est ici parfait. Joyeux sans excès dans la première partie, puis intelligemment sombre dans la seconde, sans jamais se départir de cette assurance dans la vengeance qui semble alors lui tenir lieu de personnalité. Il illustre merveilleusement l'idée de génie de Dumas : faire d'un gentil congénital un méchant obstiné.

Toute cette affaire est mené tambour battant jusqu'à un combat final qui résume les qualités du film : sans esbroufe, raisonnablement cruel, sous un ciel nuageux et peu flatteur.

Si le casting est absolument parfait (et je pèse mes mots, tout le monde est proche de ce qu'il peut faire de mieux), j'aimerais distinguer Anaïs Demoustier, qui campe une Mercedes d'exception, et dont la moindre des expressions fait véritablement vibrer l'écran. 

Du beau cinéma grand public, à la française.

Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière sur Christoblog : Le prénom - 2012 (***)

 

3e

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Le livre des solutions

Le livre des solutions est en réalité un autoportrait de Michel Gondry, même si ce dernier s'en défend mollement.

Beaucoup des scènes se sont réellement passées (par exemple celle du concert), et Gondry utilise même des décors issus de sa vie (c'est la véritable maison de sa tante qu'on voit à l'écran).

On est donc partagé pendant tout le visionnage entre l'amusement et le malaise, car ce qui nous est montré n'est pas très reluisant : le réalisateur martyrise littéralement des collaborateurs/trices ("Tu crois que ça me fait plaisir de te réveiller en pleine nuit ?"). Il est lâche, inconstant, peu respectueux des autres.

Pour ma part, et peut-être parce que je pardonne beaucoup aux créateurs de génie, j'ai été franchement diverti par les mésaventures de ce cinéaste bipolaire et/ou hyperactif. Beaucoup de scènes m'ont arraché de francs rires, notamment celles qui font la part belle à la complémentarité parfaite entre un Pierre Niney survitaminé et une Blanche Gardin formidable de résilience constructive.

La puissance de l'imagination de Gondry est aussi bien illustrée, par exemple avec l'histoire du renard ouvrant un salon de coiffure. 

Très plaisant.

Michel Gondry sur Christoblog : Be kind, rewind - 2008 (**) / The green hornet - 2011 (**) / The we and the I - 2012 (****)

 

3e

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OSS 117 Alerte rouge en Afrique noire

Même si ce troisième opus est issu de l'imagination du même scénariste que les deux premiers (Jean-François Halin), il ne sonne pas exactement de la même façon. 

Il faut dire que l'humour d'Halin est à manier comme de la nitroglycérine : il s'agit finalement de rire de blagues racistes, sexistes et homophobes proférées à répétition, en ayant en permanence à l'esprit qu'il s'agit de second, ou troisième degré. Hazanavicius, qui maintenait dans les deux premiers épisodes une certaine distance avec son héros, parvenait parfaitement à nous faire saisir ce besoin de lecture à plusieurs niveaux.

Nicolas Bedos propose un film plus empathique vis à vis de son héros (qui parvient même, après avoir souffert dans sa virilité, à se débarrasser de ses complexes et de ses concurrents). Il propose aussi du grand spectacle et un souffle d'aventure (avec des moyens qui ne me semblent pas toujours au top).

Le résultat final est donc plus ambigu, moins convaincant et homogène. On se demande parfois exactement ce qu'on regarde : héros sur le retour sympatoche bien qu'un peu ringard, comédie exotique ou critique féroce de la Françafrique ?

Rarement vraiment drôle (hormis le formidable passage de l'adresse au lion en allemand), toujours agréable à regarder, ce nouvel OSS 117 est un divertissement honnête qui doit être vu si on a apprécié les précédents opus.

 

2e

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Frantz

Il faut reconnaître à François Ozon une capacité unique à changer totalement d'univers d'un film à l'autre, tout en restant fidèle à ses problématiques préférées.

C'est plus ou moins réussi suivant les films, mais on a toujours le plaisir de la découverte et de la surprise. 

Avec Frantz, Ozon tente un pari risqué : faire un remake d'un film oublié de Lubitsch (et son plus gros échec commercial), en noir et blanc, et en allemand. On imagine la moue dubitative des producteurs...

Le résultat est très réussi. Je me suis laissé emporté par cette intrigue étonnante, qui semble au départ limpide et tendue comme un arc, avant de bifurquer vers des directions tout à fait improbables. Durant toute la première partie, Ozon joue habilement avec ce qu'on croit savoir de lui et de son cinéma (j'essaye de ne pas trop spoiler), et c'est très bien fait.

Le film présente de nombreuses qualités au rang desquelles on peut citer une interprétation parfaite (quelle découverte que l'actrice Paula Beer !), une grande finesse dans les approches psychologiques, un suspense teinté de nostalgie qui m'a rappellé les récents films d'Almodovar, une science aigüe des décors (intérieurs et extérieurs), une résonance politique avec l'actualité (Brexit, réconciliation), etc.

Un bon moment de cinéma, étonnamment chaste et retenu pour un Ozon !

 

3e

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Yves Saint Laurent

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/558/21055851_20131107160125747.jpgEn attendant la version de Bertrand Bonello, dont la date de sortie était initialement prévue durant le Festival de Cannes (le film sera-t-il sur la Croisette ?), on peut découvir ce premier biopic de Jalil Lespert.

Ce dernier a surtout eu pour l'instant une carrière d'acteur : il est le jeune homme du Ressources humaines de Laurent Cantet, et du Petit lieutenant de Xavier Beauvois. Yves Saint Laurent est son troisième long-métrage en tant que réalisateur.

Sans être complètement raté, le film est un peu trop appliqué pour générer de vraies émotions. On suit la vie et la carrière de YSL avec une curiosité polie. Les décors sont jolis, Pierre Niney est assez intéressant au début mais moins ensuite, et Gallienne ne m'a pas convaincu du tout.

Le film manque de souffle, d'énergie, et surtout d'un véritable point de vue. Ni découverte du monde de la mode, ni chronique d'une déchéance physique, ni tableau d'une époque, ni démonstration du génie créatif de YSL, le film tente d'être le récit d'un amour sur la durée, ce qu'il ne parvient à être que poussivement.

Bien léché, me film manque de folie pour emporter.

 

2e

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20 ans d'écart

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/96/11/54/20458377.jpgJe craignais que 20 ans d'écart soit une comédie nulle se contentant se surfer sur la mode des femmes de 40 ans (cougar, MILF, etc) flashant sur les petits jeunes de 20 ans.

J'avais raison.

Alors, allez-vous me dire, pourquoi m'infliger à moi-même la triste punition d'un visionnage inutile, alors que tant de film méritent d'être vu ?

Pour plusieurs raisons :

1 - parce que je voulais revoir Pierre Niney, découvert dans le passable Comme des frères, où il crevait l'écran

2 - parce que je voulais enfin voir Virginie Elfira, afin de vérifier qu'elle était aussi mauvaise actrice que je le lisais, et de ce point de vue, c'est parfaitement réussi

3 - parce que mes lecteurs ont droit de temps à autre à la critique d'un film qui ne vient pas d'Ouzbékistan ou de Papouasie Nouvelle-Guinée

4 - parce qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise en matière de comédie romantique, sauf qu'ici le film n'est ni drôle (ai-je ri une fois ? je ne le crois pas), ni romantique (on ne sent jamais vraiment la naissance d'un sentiment amoureux entre les deux personnages)

5 - parce que je n'ai pas payé ma place

6 - pour pouvoir dire du mal

Voilà. Maintenant, si vous lisez cette critique après avoir vu le film, tirez-en au moins un enseignement : il est préférable de lire Christoblog avant de faire ses choix.

 

1e

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