The artist
Aussitôt vu, aussitôt oublié.
Oh, ce n'est pas qu'on puisse faire beaucoup de reproches à The artist. Le film est plutôt plaisant, inspirant des sentiments un peu confus mais agréables de défi insensé, de travail bien fait, de connivence intelligente et de performances d'acteur. Et puis il nous rappelle la puissance de l'art cinématographique : contre toute attente, l'absence de dialogues se fait très rapidement oublier.
The artist est toutefois rapidement limité par les règles qu'il s'est lui-même fixé : respect absolu des standards des films muets des années 30, mimiques exagérées, format carré, cartons de dialogue, musique expressive et ampoulée. Les variations "modernes" sont distillées au compte-goutte (les sons disséminés ici ou là, les quelques cadrages et mouvements de caméra notablement anachroniques), ne menaçant pas l'exercice formel que constitue avant tout le film.
Le scénario, très prévisible et convenu, ne permet pas à The artist d'accéder pleinement au statut d'oeuvre originale.
On est donc très loin de la réinterprétation géniale et déjantée du muet par Guy Maddin dans The saddest song in the world.
Un moment qui passe agréablement grâce à l'incroyable talent de Jean Dujardin et Bérénice Béjo (compagne du réalisateur, Michel Hazanavicius) mais qui ne laissera pas dans la mémoire plus de traces que le souvenir d'une bonne copie de carte postale ancienne.
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