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Christoblog

A single man

Si vous avez aimé ce film, ne lisez pas la suite.

Deux mots du scénario (si on peut dire) pour commencer : un homme qui a vécu 16 ans avec un autre homme, son grand amour, n'arrive pas à faire son deuil, suite au décès accidentel de son compagnon. Aujourd'hui, il va en finir et mettre un terme à ses jours, c'est promis. Pas de bol, c'est justement aujourd'hui que le destin a choisi pour mettre sur son chemin : une copine qui lui roule une pelle, un espagnol de Madrid qui ressemble à James Dean (en mieux) et le drague ouvertement sur fond de ciel rose, un jeune étudiant non moins canon qui l'invite à un bain de minuit, tout nu. Eh oui, il y a des jours comme ça, où on veut se suicider et où rien rigole....

Petit intermède : Tom Ford, apprenti réalisateur apprend son métier.
"Euh, George a les boules, si je le filmais en couleur froide. Ouaip bonne idée ça. Et là il voit une rose qui l'émeut, allez un peu de rouge. Tiens là aussi il est tout excité par le jeune étudiant, je vais monter dans les jaunes et les oranges, ça lui fera une belle peau. Je voudrais bien faire un flash back émouvant. Je vais essayer le noir et blanc. Ouais pas mal. Mais je crois que je préfère les ralentis. Allez j'essaye : ralenti en travelling, non, je recommence, ralenti en gros plan, puis très gros plan. C'est bon ça, j'en fais plein. Et sur les yeux surtout, c'est bien le miroir de l'âme, non ? George va mieux. Je vais lui montrer une pleine lune un peu décentrée sur l'écran et lui faire faire une mimique du style : "Ah, la vie mérite d'être vécue, quand même". C'est bien George ! Comme quand t'as pleuré à l'annonce de la mort de ton mec !  J'aime bien filmer George décentré sur l'écran, ça fait style. Ouh là là , mais y a encore plein de trucs que j'ai pas testé. Allez, le chef op, on s'y met : allez un petit  ralenti aquatique, un petit flou quand George voit flou (logique non ?), un montage cut par ci, une contre-plongée par là. Dis donc, mais c'est dingue tout ce qu'on peut faire avec cet engin."
Fin de l'intermède.

Comme quoi on s'improvise pas réalisateur, comme Sfar nous l'a déjà démontré cette année.

Je m'ennuyais tellement que je me suis mis à regarder les réveils. Et voilà : pendant que Georges s'essaye à se suicider (juste avant de rencontrer le nouvel amour de sa vie) dans la douche, sur le lit, etc.... son réveil est bloqué sur 6h48. Si, si, je vous jure. Et après il remarche et indique 2h45 quand il se réveille. Adepte des faux raccords, à vos tablettes !

Pfff.... Comment finir ? Vers la fin Colin Firth dit à propos de lui-même "Pathetic !". Il a bien raison.           

 

1e                               

Commenter cet article

J
On dirait une pub pour Abercrombie ?
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P
Les flash-back sont en effet souvent mal amenés, c'est la seule réserve que je fais (voir ma critique), pour le reste je maintiens : ce film est d'une grande subtilité.
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C
@ fredastaire et Jose Tesse<br /> <br /> L'article de Chronicart est très instructif, merci de la référence. Finalement il résume parfaitement ce que n'ai pas aimé dans le film : l'impression de regarder une longue, longue pub. Je ne vais pas au cinéma pour voir une fleur rougir comme dans une pub pour Kenzo : normalement, c'est avant le film qu'on voit ça. Le catalogue d'effets que je cite avec ironie dans mon article illustre cela : pour moi un cinéaste choisit une ligne (comme dans les trois films que je cite), il n'empile pas les citations, les références, les techniques..... Et puis le gros point faible, c'est le scénario (rachitique), pas la mise en scène.
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C
@ pierreAfeu<br /> <br /> Je ne vois vraiment pas où sont les qualités de narration dans A single man. Elles sont très pauvres, comme le signale Anna un peu plus bas, il y a (par exemple) une gestion des flash backs dans ce film qui est complètement ratée. Quant à l'esthétisme, tu as peut-être raison quant aux années 60, ce serait pour ça que je n'ai pas aimé... tout comme A serious man.
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P
Amusant de voir Morse et A single man s'opposer dans vos commentaires. Pour ma part je les réunis dans une même qualité de narration, de mise en scène et d'esthétisme radical. Quant aux références, celles que je vois chez Ford, sont celles du cinéma moderne des années 60 (période où se situe le film), Resnais, Losey, Godard, parti pris esthétique que l'on retrouve aussi dans le formidable A serious man des Coen.
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