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Articles avec #fanny ardant

ADN

ADN commence plutôt bien.

Maïwenn confirme dans le premier tiers du film son talent pour filmer les scènes de groupe (comme dans Polisse). Chaque personnage parvient à exister avec l'expression d'une belle personnalité, et les interactions lors des regroupements sont tour à tour émouvantes ou drôles.

On se prend d'affection pour le grand-père. Sa relation avec le jeune Kevin (joué par Dylan Robert, la révélation de Shéhérazade) est un moteur inter-générationnel efficace et positif. On aime détester le personnage joué par Fanny Ardant, insupportable comme d'habitude, et on aime aimer celui joué par Caroline Chaniolleau, éminemment sympathique.

Bref, tout se présente plutôt bien, jusqu'au moment où le film devient centré sur la petite personne de la réalisatrice et sa quête des origines. Epaulé par des alter ego sans consistance (Louis Garrel en roue libre, Marine Vacth transparente), Maïwenn est de tous les plans, et tous sont mauvais.

On suit sa demande de test d'ADN sans intérêt, ses minauderies lors de la lecture des résultats, ses lectures et sa pseudo-prise de conscience politique (avec pélérinage esthétique sur le pont de Neuilly), ses démêlés avec un employé d'ambassade caricatural fort sympathique, et enfin, cerise sur le gâteau, son shooting dans les rues d'Alger, filmé comme un défilé de mode au milieu d'une révolution. 

Où comment une chronique familiale intéressante se termine en ridicule ego-trip.

 

2e

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La belle époque

La première chose qui surprend agréablement dans ce film, c'est le ton des premières scènes : les femmes y sont agressives et super-cash. Fanny Ardant lamine véritablement Daniel Auteuil : "Branle toi avec ta main" répond-elle à "Embrasse moi avec tes lèvres".

Le rythme du film est haletant : mise en place de l'incroyable business mené par un Guillaume Canet impérial, satire XXL des réseaux sociaux et nouvelles technologies, mélange des tonalités (le film est tour à tour mélancolique, burlesque et drôle).

L'idée des voyages dans le temps permet d'infinie variations scénaristiques, toutes réussies, et qui parviennent à nous piéger (quel beau personnage que celui de Pierre Arditi). Daniel Auteuil se comporte dans le film comme le spectateur que j'étais : il commence par entrer dans le jeu en n'y croyant pas, puis décide d'y trouver son plaisir. Le casting est parfait et Doria Tillier une révélation.

Une franche réussite dans le genre "comédie populaire intelligente".

 

3e

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Perdrix

Le premier film d'Erwan Le Duc est un objet filmique non identifié, qui se situe quelque part entre un Wes Anderson vosgien et un Roy Andersson rural, assemblage hétéroclite et pas toujours absolument convaincant d'humour décalé et de comédie romantique au xième degré.

Pour ma part j'ai beaucoup apprécié les scènes abracadabrantes de psychanalyse collective du chef et de terroristes nudistes. La mélancolie triste du film (finalement tout le monde est seul dans cette famille) a quelque chose de profondément séduisant, quand elle s'associe au burlesque à la Tati de certaines scènes (la priorité à droite pour le char, les étagères qui s'écroulent, etc).

Perdrix, au-delà de ses qualités de fond, ne néglige pas les morceaux de bravoures gratuits (le lac, la descente en VTT, la reconstitution de guerre, la fête en boîte), qui lui permettent d'être un spectacle total : fantaisie colorée et déjantée, non dénuée de fond romantique.

Pour l'apprécier, il faudra un esprit léger, libéré de tout a priori.

 

3e

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Les beaux jours

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/024/21002483_20130430154418519.jpgCertains films reposent uniquement sur leur actrice.

Lorsque celle-ci est juste moyenne, et que le reste est nul, cela donne Le temps de l'aventure. Lorsque l'actrice est impériale, comme Fanny Ardant ici, et que les seconds rôles sont corrects, cela donne un film acceptable.

Entendons nous bien, il ne s'agit pas de crier au génie, ne serait-ce que parce que le scénario est dramatiquement faible. Résumons-le brièvement : Caroline, jeune dentiste retraitée, se voit offrir par ses filles un chèque découverte dans un club de retraités. Et là, badaboum, passion torride pour un animateur, Julien, qui pourrait être son fils, joué par un étonnant Laurent Lafitte mi-homme objet, mi-tombeur raté, et un peu goujat. Le mari de Caroline, joué par le toujours délectable Patrick Chesnais, fait un cocu raisonnable attendrissant.

Donc, rien de bien original dans cette histoire de passion sur le tard et sans lendemain. C'est évidemment dans le jeu de Fanny Ardant que réside l'intérêt du film. Mutique et renfermée au début, son personnage s'éclaire et s'épanouit au fur et à mesure que sa relation se développe. Cette relation est de nature principalement sexuelle, car le pauvre Julien n'en a pas beaucoup dans le ciboulot, à l'inverse du mari.

Moi qui déteste habituellement Fanny Ardant et prend un malin plaisir à la descendre en flamme, je dois bien reconnaître qu'elle dégage dans ce film une classe incomparable et que son portrait de femme assumant sa sensualité à 60 ans est confondant.

La mise en scène de Marion Vernoux est pleine de délicatesse.

A voir éventuellement.

 

2e

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8 femmes

Après la réussite Potiche, j'ai eu envie de découvrir 8 femmes, un autre film d'Ozon avec Catherine Deneuve.

Il y a bien des points communs entre les deux films : une atmosphère de théâtre de boulevard, des couleurs criardes, des performances d'actrices. Pourtant, la où Potiche réussit parfaitement à créer une dynamique comique et nostalgique, 8 femmes reste bloqué sur son concept de base : numéros successifs parfois brillants, parfois ratés, qui cumulés ne font pas un vrai film.

Catherine Deneuve, Danièle Darrieux, Firmine Richard et Ludivine Sagnier assurent le minimum. Huppert est très bonne et Fanny Ardant assez performante dans un rôle de femme fatale qui lui va comme un gant (cette robe rouge !). Mes deux préférées sont Emmanuelle Béart, bombe sexuelle comme jamais, et Virginie Ledoyen, irrésistible en jeune fille modèle. Leurs confrontations sont les meilleurs moments de ce film, pas désagréable à regarder, mais qui n'arrive jamais à se départir de son côté artificiel.

Les 8 passages chantés sont de qualité variables mais contribuent à casser le rythme du film. A chaque fois, certaines actrices regardent la performance de l'autre en semblant apprécier la chansonnette, oublieuses de leur propre personnage. Ces passages sont alors révélateurs du problème principal du film : tout le monde regarde tout le monde jouer.

Trop de stars tue les stars.

 

2e

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