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Articles avec #nicolas bedos

OSS 117 Alerte rouge en Afrique noire

Même si ce troisième opus est issu de l'imagination du même scénariste que les deux premiers (Jean-François Halin), il ne sonne pas exactement de la même façon. 

Il faut dire que l'humour d'Halin est à manier comme de la nitroglycérine : il s'agit finalement de rire de blagues racistes, sexistes et homophobes proférées à répétition, en ayant en permanence à l'esprit qu'il s'agit de second, ou troisième degré. Hazanavicius, qui maintenait dans les deux premiers épisodes une certaine distance avec son héros, parvenait parfaitement à nous faire saisir ce besoin de lecture à plusieurs niveaux.

Nicolas Bedos propose un film plus empathique vis à vis de son héros (qui parvient même, après avoir souffert dans sa virilité, à se débarrasser de ses complexes et de ses concurrents). Il propose aussi du grand spectacle et un souffle d'aventure (avec des moyens qui ne me semblent pas toujours au top).

Le résultat final est donc plus ambigu, moins convaincant et homogène. On se demande parfois exactement ce qu'on regarde : héros sur le retour sympatoche bien qu'un peu ringard, comédie exotique ou critique féroce de la Françafrique ?

Rarement vraiment drôle (hormis le formidable passage de l'adresse au lion en allemand), toujours agréable à regarder, ce nouvel OSS 117 est un divertissement honnête qui doit être vu si on a apprécié les précédents opus.

 

2e

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La belle époque

La première chose qui surprend agréablement dans ce film, c'est le ton des premières scènes : les femmes y sont agressives et super-cash. Fanny Ardant lamine véritablement Daniel Auteuil : "Branle toi avec ta main" répond-elle à "Embrasse moi avec tes lèvres".

Le rythme du film est haletant : mise en place de l'incroyable business mené par un Guillaume Canet impérial, satire XXL des réseaux sociaux et nouvelles technologies, mélange des tonalités (le film est tour à tour mélancolique, burlesque et drôle).

L'idée des voyages dans le temps permet d'infinie variations scénaristiques, toutes réussies, et qui parviennent à nous piéger (quel beau personnage que celui de Pierre Arditi). Daniel Auteuil se comporte dans le film comme le spectateur que j'étais : il commence par entrer dans le jeu en n'y croyant pas, puis décide d'y trouver son plaisir. Le casting est parfait et Doria Tillier une révélation.

Une franche réussite dans le genre "comédie populaire intelligente".

 

3e

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Encore heureux

Un petit peu à la manière de 9 mois ferme en 2013, Encore heureux apporte un petit courant d'air frais dans la comédie française. 

Sandrine Kiberlain apporte dans les deux films une irrésistible touche de fantaisie loufoque, mâtinée ici de rouerie candide : elle est épatante dans le rôle d'une mère apprenant dans les premières scènes à ses enfants l'art du vol en supermarché. 

En trompant son mari (Edouard Baer) avec l'immonde Benjamin Biolay, elle parvient à ajouter avec désinvolture le mauvais goût à l'infidélité.

Benoit Graffin signe une comédie agréable et symathique, bien servie par des dialogues de Nicolas Bedos. Son ton gentiment libertaire, les tours de passe-passe répétés du scénario et la façon d'accélérer à volonté le défilement du temps donnent au film un ton alerte et décalé.

L'alacrité du scénario est le point fort du film : il semble toujours devoir retomber sur ses pieds après avoir multiplié les invraisemblances les plus éhontées. Le sommet étant atteint dans la scène ahurissante où la formidable Bulle Ogier se fait passer pour qui elle n'est pas.

Si le film ne raconte rien sur notre société, il dit peut-être beaucoup sur l'esprit français : l'immoralité y est célébrée, pourvu qu'elle soit débrouillarde et généreuse.

 

2e

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