Le temps de l'aventure
Faire un film pour une actrice présente toujours un risque : que le reste soit nul.
Et c'est effectivement ce qui se passe ici.
Prenons Gabriel Byrne : il est passablement ridicule dans son costume un peu trop cintré, passant d'obscurs coups de fil, légèrement ventripotent, avec le charisme d'une huître en fin de vie. Qui peut raisonablement tomber amoureux d'une barrique aux cheveux pas net, à l'élocution difficile, au sourire rare et qui au plus fort de l'amour ne condescend qu'à déboutonner le deuxième bouton de sa chemise ? Personne.
Et la musique ! Pourquoi ponctuer certaines scènes d'une musique classique bien signifiante ? Autant embaucher un figurant qui viendra ajouter un panneau "Emotions, pleurez" sous le nez de la caméra, ce sera plus simple.
Quand aux décors de la fête de la musique, il sont passablement ridicules, et notre couple d'amoureux écoute les concerts de musique exotique avec autant de conviction que le Pape un concert de heavy metal. Tout sonne faux dans le film, des grosses ficelles du scénario (ah, l'oubli opportun de la batterie de portable) jusqu'aux seconds rôles.
Alors oui, Emmanuelle Devos est bien, mais pour le coup je souhaitais plutôt voir un film que contempler une icône patiemment dessinée par un cinéaste amoureux.
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