9 mois ferme
Le burlesque est un exercice difficile dans lequel nous Français avons de la peine à exceller. La réussite magistrale de Dupontel dans son dernier film n'en est que plus remarquable.
Il faut bien le dire, j'ai eu un peu peur au début : mise en scène virtuose (quelle scène de générique, avec un mouvement de caméra ébouriffant !), jeu au cordeau des acteurs, montage speed, le film part sur les chapeaux de roue. Après dix minutes à ce train d'enfer, j'en suis venu à guetter une faiblesse, une faute de goût, un léger dérapage, mais non, Dupontel tiendra ferme la barre jusqu'au bout.
9 mois ferme est donc un moment d'intense jubilation, durant lequel on ne rit pas forcément souvent aux éclats, mais qui donne l'impression d'être tout à coup plus drôle et plus intelligent.
Parmi les points forts du film, citons entre autres les apparitions hilarantes de Jean Dujardin en traducteur de langage des signes, les faux journaux télévisés, les deux scénarios du suicide et de l'accident, tous les seconds rôles (et l'avocat en particulier), et le jeu tout en subtilité de Sandrine Kiberlain, son meilleur rôle à ce jour.
C'est parfait de bout en bout, avec un sens du rythme imparable. Une réussite majeure de la comédie française.
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