OSS 117 Alerte rouge en Afrique noire
Même si ce troisième opus est issu de l'imagination du même scénariste que les deux premiers (Jean-François Halin), il ne sonne pas exactement de la même façon.
Il faut dire que l'humour d'Halin est à manier comme de la nitroglycérine : il s'agit finalement de rire de blagues racistes, sexistes et homophobes proférées à répétition, en ayant en permanence à l'esprit qu'il s'agit de second, ou troisième degré. Hazanavicius, qui maintenait dans les deux premiers épisodes une certaine distance avec son héros, parvenait parfaitement à nous faire saisir ce besoin de lecture à plusieurs niveaux.
Nicolas Bedos propose un film plus empathique vis à vis de son héros (qui parvient même, après avoir souffert dans sa virilité, à se débarrasser de ses complexes et de ses concurrents). Il propose aussi du grand spectacle et un souffle d'aventure (avec des moyens qui ne me semblent pas toujours au top).
Le résultat final est donc plus ambigu, moins convaincant et homogène. On se demande parfois exactement ce qu'on regarde : héros sur le retour sympatoche bien qu'un peu ringard, comédie exotique ou critique féroce de la Françafrique ?
Rarement vraiment drôle (hormis le formidable passage de l'adresse au lion en allemand), toujours agréable à regarder, ce nouvel OSS 117 est un divertissement honnête qui doit être vu si on a apprécié les précédents opus.
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