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Christoblog

Articles avec #edouard baer

Daaaaaali !

Avec ce nouveau film, Quentin Dupieux nous emmène en terre très connue. En effet, rien ne surprend vraiment dans ce nouvel opus, qui ressasse bien des tics du réalisateur : dilatation temporelle, répétition absurde, coq à l'âne, objets bizarres, etc.

D'une façon presque ironique, Daaaaaali ! est beaucoup moins surréaliste que d'autres films de Dupieux (je pense à l'homme broyé dans le seau de Fumer fait tousser par exemple, ou à la veste dans Le daim).

J'ai donc suivi sans déplaisir ces classiques variations inégalement servies par une brochette d'acteurs semblant beaucoup s'amuser. Anaïs Demoustier est comme d'habitude rayonnante et Jonathan Cohen campe le Dali le plus convaincant, alors que les autres acteurs sont tous un peu en retrait : Edouard Baer fait un peu trop son Edouard Baer, Pio Marmaï semble complètement à côté de son film, et Gilles Lelouche est transparent.

Plusieurs jours après avoir vu le film, je me demande ce qu'il m'en reste vraiment : peut-être le premier plan, qui est aussi le dernier. C'est assez peu.

 

2e

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La lutte des classes

Je vais voir aujourd'hui le dernier Michel Leclerc comme j'allais voir autrefois le dernier Woody Allen : avec la quasi certitude de passer un bon moment, sans grande prétention.

La lutte des classes est donc comme la plupart de ses prédécesseurs un tableau pittoresque qui brocarde avec tendresse le peuple de gauche. Ce qu'il y a de remarquable avec Michel Leclerc, c'est sa faculté à éviter les plus gros des pièges qui le guettent, en empilant les clichés en tout genre (même - et surtout - contradictoires) de telle façon qu'à la fin le propos paraisse presque équilibré.

Une autre des qualités du film est de ménager des instants poétiquement loufoques, parfois dissimulés dans un coin de l'écran (comme ses deux employés de voirie qui se braquent avec des souffleurs à feuilles mortes dans un des premiers plans), et à d'autres moments s'étirant en longueur (les vieux parents morts sur le banc).

Comme le film est aussi émaillé de saillies rigolotes, de scènes frappantes bien interprétées par Edouard Baer et Leïla Bekhti, on finit par lui pardonner son final lourdingue et ses quelques facilités.

Michel Leclerc sur Christoblog : Le nom des gens - 2010 (**) / Télé gaucho - 2011 (***) / La vie très privée de Monsieur Sim - 2015 (***) 

 

2e

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Mademoiselle de Jonquières

Excellente surprise que ce nouveau film d'Emmanuel Mouret, qui s'était un peu perdu au fil du temps dans un monde de radotage libertin et contemporain

En transposant son goût pour la dialectique subtile et parfois perverse au XVIIIème siècle, Mouret réalise un coup de maître. 

Sa langue châtiée et déliée à la fois se marie admirablement avec l'époque, et Cécile de France et Edouard Baert, tous deux excellents, semblent  se délecter des dialogues, il faut le dire, absolument brillants.

Le scénario est suffisamment subtil pour intriguer, séduire, surprendre et enfin renvoyer chacun à sa conscience quand il s'agira à la fin du film de savoir quel personnage est aimable. Ce n'est d'ailleurs pas le moindre mérite de Mouret de donner à voir des émotions profondes à travers le filtre de propos légers, et d'habiller la cruauté du plus beau des sourires.

Une franche réussite, de plus très joliment filmée.

 

3e

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Encore heureux

Un petit peu à la manière de 9 mois ferme en 2013, Encore heureux apporte un petit courant d'air frais dans la comédie française. 

Sandrine Kiberlain apporte dans les deux films une irrésistible touche de fantaisie loufoque, mâtinée ici de rouerie candide : elle est épatante dans le rôle d'une mère apprenant dans les premières scènes à ses enfants l'art du vol en supermarché. 

En trompant son mari (Edouard Baer) avec l'immonde Benjamin Biolay, elle parvient à ajouter avec désinvolture le mauvais goût à l'infidélité.

Benoit Graffin signe une comédie agréable et symathique, bien servie par des dialogues de Nicolas Bedos. Son ton gentiment libertaire, les tours de passe-passe répétés du scénario et la façon d'accélérer à volonté le défilement du temps donnent au film un ton alerte et décalé.

L'alacrité du scénario est le point fort du film : il semble toujours devoir retomber sur ses pieds après avoir multiplié les invraisemblances les plus éhontées. Le sommet étant atteint dans la scène ahurissante où la formidable Bulle Ogier se fait passer pour qui elle n'est pas.

Si le film ne raconte rien sur notre société, il dit peut-être beaucoup sur l'esprit français : l'immoralité y est célébrée, pourvu qu'elle soit débrouillarde et généreuse.

 

2e

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