J'accuse
Le principal intérêt du film de Polanski est de raconter froidement le déroulement de l'affaire Dreyfus, vu du côté de l'enquêteur Picquart.
L'aspect didactique du film, qui m'a fait enfin comprendre de quoi il retournait de façon parfaitement limpide, est donc sa qualité principale. La réalisation, sage et efficace, parfois un peu maladroite, n'est pas spécialement à remarquer.
C'est plutôt du côté de l'interprétation qu'il faut chercher les points forts de J'accuse. Si Emmanuelle Seigner est toujours aussi nulle (si elle n'était pas la femme de Polanski, elle ne serait évidemment pas là), le reste du casting est assez impressionnant, avec une pléiade d'acteurs de la Comédie Française, et un Jean Dujardin absolument parfait, sec comme un coup de trique. Sous son influence, le film semble filer vers son dénouement comme une flèche, tendu et ramassé, parfaitement servi par la musique obsédante d'Alexandre Desplat.
Le film donne aussi - et surtout - à penser : la rectitude morale et la volonté de justice sont des sentiments assez forts pour qu'un homme borné et raciste adopte une attitude de Juste. C'est vertigineux.