Essential killing
Essential killing est un concept film. Autant le savoir avant d'y aller, sinon l'atterrissage risque d'être brutal, un peu comme pour celui qui irait voir Enter the void ou Le guerrier silencieux sans avertissement.
Vincent Gallo joue un taliban arrêté dans son pays, transféré dans un pays d'Europe de l'Est (la Pologne ?), et qui s'évade à l'occasion d'un accident.
Il ne dit pas un mot durant tout le film, erre dans la neige, et lorsqu'il rencontre une fermière isolée (Emmanuelle Seigner en fermière isolée !), cette dernière est muette, ce qui tombe bien.
Que fait le fugitif ? Il cherche à manger (poisson cru, écorce d'arbre, fourmis, sein d'une cycliste qui allaite). Il fuit (beaux paysages enneigés). Il tue, sans qu'on puisse d'ailleurs y voir autre chose qu'un malheureux concours de circonstances (un bûcheron à la tronçonneuse, des poursuivants, des automobilistes). Il se rappelle (flash-backs ensoleillés et un tantinet caricaturaux de son pays : moutons, femme voilée, appel à la prière). Dans le dernier plan, ne reste plus qu'un cheval, on supposera que notre héros est mort.
C'est minimal et parfois très beau. Gallo est effectivement halluciné (on le serait pour moins que ça). Le film ne tient debout que grâce à une photographie magnifique et une belle mise en scène. Après un début tonitruant (quelles scènes d'hélicoptère !), j'ai trouvé que le film s'étiolait progressivement, cédant au passage à quelques facilités scénaristiques.
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