Bande de filles
Comment Céline Sciamma, réalisatrice du remarquable Tomboy, a-t-elle pu s'égarer aussi largement ?Une explication possible : elle a été tellement fascinée par ses actrices qu'elle a oublié d'en écrire une fiction, hésitant constamment entre le documentaire énamouré et la chronique socialisante.
Au commencement, l'idée est pourtant excellente : donner à voir l'énergie électrisante des jeunes filles blacks de banlieue qui conjuguent féminité et codes de gang, désir d'émancipation et respect de la famille. Le parti-pris de suivre le personnage joué par l'étonnante Karidja Touré dans ses mues successives est aussi un axe prometteur.
Le fait que le résultat sonne tout du long assez faux illustre par défaut la magie du cinéma : les bonnes idées ne font pas les bons films. Bandes de filles s'avère assez ennuyeux, on ne croit guère à ce qu'on voit, et le manque de crédibilité phagocyte progressivement le film comme un lierre toxique. Ajoutez à cette impression générale d'artificialité quelques mauvais choix de montage, et le film apparaît finalement être un soufflé qui ne monte pas, sorte de photographie sur papier glacé de quatre jeunes filles dont on aura bien eu du mal à cerner les vraies personnalités.
Dommage pour Céline Sciamma, qui promettait beaucoup. A revoir.
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Bellin 09/11/2014 21:51
THOM PRN 06/11/2014 11:22