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Christoblog

Articles avec #chloe zhao

Nomadland

Tous les films de Chloé Zhao possèdent plusieurs qualités en commun : une extrême attention aux protagonistes, une connexion à la nature qu'elle partage avec peu de cinéastes, et une mise en scène souple et déliée.

Le résultat est ici tout à fait convaincant, comme l'étaient ses deux premiers films. Je craignais que sa collaboration avec une actrice de la renommée de Frances McDormand nuise aux qualités quasi-documentaires de son travail, mais il n'en rien. L'actrice multi-oscarisée se fond avec un naturel stupéfiant au milieu d'un casting où les personnages jouent leur propre rôle.

Le résultat est d'une humanité rare. Le moindre geste d'attention (offrir un briquet, toucher la main, partager un feu) prend des proportions de sainteté, alors que la descente vers le Sud des Etat-Unis se transforme en une sorte d'épiphanie des marges. 

Bien sûr le film montre la pauvreté en lisière du rêve américain, comme le faisaient ceux de Chaplin et de Ford, et certains le verront probablement principalement sous cet angle, mais il est aussi (et pour moi surtout) une formidable ode à la liberté absolue, entre grâce et dénuement, trivial et sublime.

La mise en scène de Zhao est confondante de beauté, enchaînant travellings inspirés, montage rythmé et gros plans émouvants, le tout dans des tonalités bleutées et grisâtres. 

Nomadland mérite tous ses prix, mais il est plus qu'un gagnant, il est un passeur.

Chloé Zhao sur Christoblog : Les chansons que mes frères m'ont apprises - 2015 (****) / The rider - 2017 (****)

 

4e

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The rider

Quelle beauté dans ce film ! J'ai beau chercher dans le passé, je ne vois guère de cinéastes ayant enchaîné deux premiers films aussi réussis esthétiquement (peut-être Andrea Arnold ?). Le premier film de Chloé Zhao m'avait estomaqué, celui-ci m'a ébloui. 

Brady est un cow-boy qui dresse les chevaux et pratique le rodéo. Suite à un accident, il est contraint d'abandonner progressivement son métier. 

Le prétexte du film est à la fois simple, douloureux et riche en digressions magnifiques. On n'oubliera pas de sitôt ces émouvantes séances de dressage, la violence latente des scènes de rodéo, les scènes de camaraderies viriles entre cow-boys, les chevauchées au soleil couchant et tous ces gros plans qui racontent plus qu'ils ne montrent.

Tout dans le film, pourvu qu'on soit patient, est prétexte à émerveillement. Que l'histoire de Brady soit sa véritable histoire ajoute un condensé d'âme supplémentaire au film, qui n'en a par ailleurs pas besoin. C'est du cinéma de grand espace, lent et beau, puissant et sauvage.

Chloé Zhao sur Christoblog : Les chansons que mes frères m'ont apprises - 2015 (****)

 

4e 

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