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Christoblog

Articles avec #claude chabrol

Merci pour le chocolat

Ce Chabrol commence très bien, installant un trouble diffus dont on peine à saisir l'essence, dans un style on ne peut plus hitchcockien.

J'ai été charmé par le jeu à la fois pesant et précis d'Isabelle Huppert, par la goujaterie élégante de Dutronc et la jeunesse éclatante d'Anna Mouglalis. La première partie du film laisse deviner de multiples interprétations possibles de la réalité, et tous les évènements peuvent signifier plusieurs choses.

Malheureusement, Merci pour le chocolat abandonne tout à coup son ambiguïté initiale pour finalement dévoiler le coeur de son intrigue. Sa légèreté froide et distinguée disparaît brutalement, et le film devient subitement plus lourd, didactique et pour tout dire moins intéressant. 

La mise en scène, au diapason de son scénario, évolue d'une sobre virtuosité (pas courante chez Chabrol qui ne se distingue pas habituellement par ses cadres et ses mouvements de caméra) à une démonstrativité qu'on aurait aimé éviter (à l'image de la dernière sortie nocturne en voiture, filmée et écrite avec des gants de boxe).

Un bon cru au total tout de même, notamment grâce à la performance d'Isabelle Huppert.

Claude Chabrol sur Christoblog : Bellamy - 2009 (*)

 

2e

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Bellamy

J'aime Claude Chabrol en tant que personne.

Il fait partie de ces gens avec qui il doit être très agréable d'aller manger une tête de veau en discutant de la dernière intégrale présentée à la cinémathèque française. Son immense érudition, son sens de la répartie, son expérience en font un passionnant chroniqueur de l'actualité cinéphilique.

C'est parce que je l'aime que cela m'embête de ne pas avoir aimé Bellamy.

J'aimerais pouvoir dire que son travail s'apparente à celui d'Hitchcock, par la façon qu'il a d'attacher plus d'importance aux relations entre les personnages qu'à l'évolution psychologique de chacun d'eux. Ce serait presque vrai, sauf que le suspense n'est pas au rendez-vous.

La machine se grippe, peut-être dans les invraisemblances ehontées du scénario (tomber sur une vendeuse qui est la petite amie du cadavre en allant acheter des étagères : incroyable, non ?). Ou alors dans le jeu artificiel de la plupart des acteurs (Gamblin remportant la palme du tout et n'importe quoi). Ou dans les répliques paresseuses ("C'est mal de tuer" dit Bellamy). Ou dans le suspense avorté (ridicule séance de la chanson au tribunal, fin prévisible). Ou dans les clichés rebattus (la bimbo est une salope qui couche avec le commissaire Leblanc).

Bon j'arrête là, cela me rend triste. Chabrol semble s'amuser en dilettante pour son dernier film au cinéma, alors que la matière du scénario méritait mieux. 

Le plus triste est que par moment, on peut sentir la patte d'un grand réalisateur, dans le tout début par exemple où par la simple grâce du montage (lent au cimetière marin, puis saccadé pour approcher de Bellamy) Chabrol arrive à exprimer tout un contexte.

Dommage, cher Claude. 

 

1e

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