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Articles avec #melanie laurent

Le retour du héros

Difficile de dire du mal de ce petit film mignon qui tente de renouer avec une certaine comédie française enlevée : on pense par exemple aux films de Philippe de Broca, et Dujardin a des airs de Bébel.

Si ce dernier s'en sort à merveille en goujat amoureux, Mélanie Laurent est encore meilleure. On savoure sa verve imaginative, et le film peut d'ailleurs s'envisager comme une ode à l'écriture, qui finit pas façonner la réalité.

Malgré ces qualités sympathiques, il faut bien reconnaître par ailleurs que Le retour du héros souffre de quelques faiblesses criardes : péripéties téléphonées, scènes d'action ratées (la charge héroïque), essoufflement de l'intrigue, dialogues parfois lourdingues. 

Le film se laisse toutefois regarder avec un plaisir coupable, un dimanche soir pluvieux par exemple.

 

2e

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Les derniers parisiens

En entrant dans la salle pour voir ce film, je ne m'attendais à rien. Je n'en avais pas entendu parler, et je ne connaissais pas les réalisateurs.

Les premières scènes montrent caméra à l'épaule un Pigalle sans fard. On ne comprend pas vraiment ce vers quoi va nous mener le film, et ce sentiment est plutôt ... agréable.

Reda Kateb campe un personnage attachant (même si on a vite envie de lui mettre deux baffes) : il trouve ici à mon avis son meilleur rôle. Le reste du casting est formidable.

Plus le film avance, plus il nous captive. Outre le tableau assez sidérant d'un quartier parisien qui semble filmé comme jamais auparavant (sauf peut-être dans le film Neige de Jean Henri Roger et Juliet Berto), les réalisateurs élaborent un drame fraternel qui n'est pas sans rappeler la dureté de Scorsese.

Au final, le film est très bon : il est à la fois doux et sec, puissant et concis.

 

3e

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Respire

Respire, le deuxième long-métrage de Mélanie Laurent, a enthousiasmé la Semaine de la Critique à Cannes 2014.

Le découvrant aujourd'hui, je ne peux m'empêcher d'être un peu décu. Si la description du monde des adolescentes y est très réussie, la progression du film m'a semblé un peu mécanique.

C'est au final l'interprétation de la jeune Joséphine Japy qui sauve le film. La fascination, les élans sincères, puis l'enfermement sont joués à la perfection par la jeune comédienne. Lou de Laâge, dans le rôle de la vamp allumeuse m'a semblé au contraire jouer faux plusieurs fois. Dans ce film de femmes, Isabelle Carré est une nouvelle fois prodigieuse.

Sans révéler trop de choses du film, cette histoire de pervers narcissique paraît avoir été racontée mille fois (dans des milieux, et avec des âges et des sexes différents). Il faut un vrai talent de réalisatrice à Mélanie Laurent pour susciter ici l'intérêt, à travers un montage nerveux, une certaine concision dans les enchaînements et une mise en scène très expressive, parfois à la limite de la démonstration de force, à l'image de ce travelling immense lorsqu'on découvre la vérité sur Sarah.

Un film intéressant et plaisant à suivre.

 

2e

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Je vais bien, ne t'en fais pas

Mélanie Laurent. Mars DistributionEmoustillé par la vision de Welcome, je me procure le précédent film de Philippe Lioret.

Et..... je retrouve bien dans ce film, en germe, tout ce qui éclatera pleinement dans le film suivant par la grâce d'un sujet autrement plus politique (au bon sens du terme).

A savoir :

1 - un sens du casting épatant. Mélanie Laurent est parfaite. Kad Merad est profond. Tous les acteurs jouent juste, même les deuxièmes ou troisièmes rôles.
2 - un art de la mise en scène consommé (montage bien rythmé, alternance des plans larges et resserrés, utilisation des focales et des premiers/deuxièmes plans)
3 - une impression de réalité que le cinéma français peine généralement à nous donner

L'intrigue est certes un peu juste, mais les promesses d'un beau et grand cinéma français, réaliste et sentimental à la fois, sont là.

 

2e

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Paris

Je ne sais pas à quoi pensait Klapisch en tournant son film, mais le résultat est un film choral franchouillard.

Dans le genre film choral, De l'autre côté a donné récemment une forme brillante, proche de la tragédie grecque, dans lequel les personnages affrontaient leur destin.

Ici ils affrontent plutôt leurs petit tracas sur un fond de Paris de carte postale, mais le résultat n'est pas si mauvais.

Et les petits tracas, pour la première fois dans la filmographie de Klapisch, prennent la forme de la mort (Duris, le père de Luchini, l'accident de moto), sans qu'on y adhère à 100 %, je suis d'accord, mais cela produit son petit effet. De toute façon, je ne crois qu'il soit possible d'adhérer à 100 % à un film de Klapisch.

Au rayon des points forts : Juliette Binoche, plus elle est enlaidie, plus elle rayonne, comme un joyau, de l'intérieur. Son strip-tease devant un Albert Dupontel médusé est un grand moment de cinéma.

Comme toujours chez Klapisch, les acteurs sont très bien : Luchini se maintient juste sous le seuil du cabotinage (de justesse), Mélanie Laurent est hot (qui dira le contraire ?), Karin Viard impayable en boulangère raciste (accueil de la salle à Nantes pour sa tirade sur les bretonnes !), Cluzet est nul à souhait (il sait faire, mais le rêve en animation est assez bien vu), Dupontel est craquant, et Duris s'en sort bien dans un rôle chausse-trappe.

Dans les points forts aussi, des passages musicaux très beaux : la ritournelle envoutante de Wax Taylor teintée de nostalgie (quand Duris regarde les vieilles photos), Juliette qui se déchaine sur Louxor (j'adore) et le numéro exceptionnel de Luchini. Au rayon des points faibles : le reste, c'est à dire tout, ou presque (90 % du scénario, 80 % de la mise en scène), y compris des approximations coupables (l'itinéraire de l'africain, les top models aux halles...).

Klapisch est le Lelouch du XXIème siècle : films baclés, souvent horripilants, potentiellement géniaux, toujours à la limite.

Enfin est ce que Paris (le film) parle bien de Paris (la ville) ? Réponse : moins bien que Les chansons d'amour, bien sûr.

 

3e

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