Lupin
Lupin, la nouvelle production Netflix au casting d'enfer (Omar Sy, Ludivine Sagnier, Clotilde Hesme, Nicole Garcia), se regarde avec plaisir, comme on lit une BD d'aventure ou on mange un paquet de Haribo.
L'écriture de la série, qu'on doit au britannique George Kay, est assez élégante. L'idée du fan d'Arsène Lupin qui s'inspire des aventures de son héros pour concevoir ses propres actions est bien vue, et les trois premiers épisodes de la première saison se dévorent. Chacun de ses trois épisodes adopte un style dans lequel Omar Sy se glisse avec délectation (film de casse, de prison, de séquestration), sur un ton léger et enlevé, qui parvient à être agréable sans être parodique.
Le quatrième épisode est superflu et franchement mièvre, et le cinquième est un épisode de transition qui nous laisse sur notre faim. J'attends la suite avec impatience : la question principale est de savoir si Kay va parvenir à maintenir le délicat équilibre que cette première partie propose, entre spectaculaire et intime, nostalgie et modernité. Je suis curieux de voir également comment certains personnages vont se développer ou non (Claire, Juliette, Benjamin).
La mise en scène est typique des productions Netflix : efficace, balisée, tape à l'oeil et utilisant plus de drones que nécessaire. A noter que Marcela Said (Mariana, L'été des poissons volants) a réalisé deux épisodes, ce qui est très étonnant.
Lupin est un divertissement sans prétention, dans lequel Omar Sy fait merveille. La série est parfois gentillette, voire simpliste. Elle use de ficelles parfois grossières, mais il s'en dégage une atmosphère rétro et bon enfant qui n'est pas désagréable, et procure un plaisir régressif.