Phantom thread
On peut dire à propos de Phantom thread les mêmes choses qu'à propos de There will be blood : la mise en scène est virtuose, Daniel Day Lewis est exceptionnel, le nappage musical incessant gâche tout, le film est beaucoup trop long ramené à son scénario squelettique et le maniérisme de Paul Thomas Anderson confine parfois au mauvais goût.
On s'ennuie d'abord lourdement. Même si les mouvements de caméra sont brillants, la naphtaline qui engonce le récit endort tout intérêt.
Il faudra attendre le dernier tiers du film pour que le scénario se réveille un peu, d'une façon d'ailleurs toute relative. On peut dire que l'essentiel de l'histoire pourrait faire l'objet d'un moyen-métrage d'une heure environ. De toute façon, la musique, envahissante et disgracieuse, aura détourné votre attention depuis longtemps quand les évènements commenceront à devenir un tout petit peu originaux. Il faut vraiment insister sur la façon dont ces nappes de violons, cette sorte de free jazz maladroit et cet ersatz de musique baroque pourrissent véritablement le film, comme un nappage de gros sel polluerait un bon gâteau au chocolat.
La réalisation de PTA n'évite pas par ailleurs les lourdeurs. Pour n'en citer que quelques unes : l'insistance sur la cueillette des champignons, la scène de Nouvel an résolument ratée, l'amplification des bruits quand Alma mange et la scène au ski avec la neige qui tombe, d'une laideur remarquable.
Un beau gâchis.
PTA dans Christoblog : Punch-drunk love - 2001 (*) / There will be blood - 2008 (**) / The master - 2012 (*)
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