Punch-drunk love
Punch drunk love est un objet boursouflé, sans âme, sans souffle, qui ne tient pas dans la durée. Une sorte d'exercice de style qui sert principalement son auteur, par ailleurs réputé colérique et égocentrique.
Le pauvre Adam Sandler essaye de composer un personnage à la croisée de Ben Stiller et de Mr Bean, sorte de sous-monsieur Hulot coincé et caricatural (avec le même costume bleu durant tout le film). Il essaye désespérément de paraître poétique mais l'indigence de l'intrigue et les tics du réalisateur le rendent plutôt ridicule.
Le film n'est donc qu'une succession de saynètes qui constituent autant de courts métrages plus ou moins réussis (l'harmonium, le supermarché, les méchants pas très dangereux, les effets de couleurs, la collection de bons de réduction donnant droit à des miles) mais en aucun cas un long métrage qui se tient.
A la vue de ce très surestimé Punch-drunk love, je comprends mieux pourquoi j'ai été si déçu par There will be blood : on n'y retrouve, bien que très atténués, les mêmes défauts : une afféterie bien prétentieuse dans la mise en scène, une superficialité tape-à-l'oeil, des scènes franchement ratées et des personnages transparents.
Paul Thomas Anderson devrait être plus modeste et penser plus à ses films qu'à lui-même, il deviendrait alors peut-être un peu plus cinéaste.
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