Gloria
Le problème d'un film comme Gloria, c'est qu'il repose presque exclusivement sur la performance de son actrice principale.
La caméra de Sebastian Lelio semble littéralement aimantée par le visage et le corps de Paulina Garcia, à tel point que cela en devient parfois gênant. J'ai eu en effet plusieurs fois envie de voir en contrechamp les expressions sur les visages des interlocuteurs de Gloria, ou de découvrir son environnement par un cadre plus large.
Si la mise en scène est entièrement conditionnée par la personnalité du personnage de Gloria, le scénario ne se préoccupe pas non plus de développer trop de péripéties inutiles : le film s'affiche clairement comme le portrait d'une sexagénaire divorcée extrêmement seule, qui sent la vie lui échapper progressivement, et qui manifeste une furieuse envie de profiter de la vie (sexe, saut à l'élastique, expériences en tout genre, drogues, romantisme, amitiés).
Si l'on accepte ses limitations intrinsèques, Gloria s'avère être plutôt réussi, malgré plusieurs baisses de rythmes. Le film tient debout par la grâce de son actrice principale, qui joue si bien qu'on jurerait qu'elle ne joue pas, magnétique, fascinante. Un Ours d'argent d'interprétation féminine à Berlin amplement mérité. Sa prestation est d'autant plus marquante que les hommes du film sont pitoyables : lâches, indécis, égoïstes, faibles, maladroits, tristes.
Au générique, on remarquera que le film est produit, entre autres, par le réalisateur Pablo Larrain (No) : une preuve que le cinéma chilien contemporain, en pleine effervescence, est aussi une affaire de bande.
Le Chili sur Christoblog : No / Les vieux chats / Magic magic (le film est américain mais tourné au Chili par un chilien) / Violeta
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