Sons
Le premier film de Gustav Möller, The guilty, plébiscité par la critique et le public, était un film habile, basé sur une seule idée.
On retrouve dans ce second film le même type d'obsession, consistant à mener une trame narrative simple en en explorant toutes ses conséquences.
Le problème de cette méthode est de lasser le spectateur : on voit trop bien où veut en arriver le réalisateur, en accumulant les effets redondants.
Comme ici le propos est de nature cruelle, le résultat évoque une expérience d'entomologiste sadique. Un peu comme du Haneke en mode automatique, ou du Michel Franco sans imagination.
Sidse Babett Knudsen tente de s'en sortir comme elle peut, c'est à dire en prenant des poses exprimant la plus grande variété possible d'émotions, sur un spectre très étroit allant de la contrariété maladive à l'obsession souffreteuse.
Vous l'avez compris, je n'ai pas aimé me sentir prisonnier de ce huis clos programmé, dont le rebondissement central m'a paru à la fois invraisemblable et peu productif en terme de nouveaux développements. J'aurais d'une certaine façon préféré que le parti-pris sadique de la première partie soit poussé le plus loin possible : cela aurait au moins donné du grain à moudre d'ordre moral.
Gustav Möller pratique ce que j'appelle un cinéma de petit malin : au mieux efficacement prenant, au pire programmatiquement malaisant.
Gustav Möller sur Christoblog : The guilty - 2018 (**)