Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Le loup de Wall Street

Bien sûr, il y a des airs de déjà vu dans Le loup de Wall Street qui empêchent de considérer le film comme une réussite absolue.

La fantaisie débordante de Di Caprio rappelle celle qui était la sienne dans Catch me if you can, son ascension rappelle celle des mafiosi des Affranchis, ses addictions maladives celles d'Aviator, etc.

Les bimbos renvoient à Springbreakers, la nébulosité des transactions financières à Margin call, la bêtise de certains protagonistes et l'argent facile allié à la critique d'une certaine Amérique à No pain no gain : le dernier Scorsese est une somme qui récapitule une année - et peut-être même une décennie - de cinéma américain.

Tout y est assez merveilleusement agencé. Leonardo Di Caprio est a proprement parler étourdissant, utilisant tous les registres possible de l'acteur, et multipliant les morceaux de bravoures (les harangues à ses troupes sont toutes des séquences d'anthologie), tandis que Scorsese semble au sommet de sa forme, utilisant tous les procédés connus de mise en scène et se permettant quelques fantaisies (la Ferrari qui change de couleur parce que la voix off avoue s'être trompé).

Les sous-textes du film sont riches et complexes, et pourraient donner lieu à de multiples digressions : rêve américain dévoyé, bulle financière, libre entreprise contre mépris du consommateur, hédonisme contre sobriété, drogue comme dopant de la créativité, place des femmes aux USA, etc...

Le film est monté superbement, nous entraînant dans un tourbillon qui fait paraître les trois heures bien courtes même si le film connaît un tout petit coup de mou vers le milieu, et une fin légèrement décevante.

Un excellent moment de cinéma au final.

 

4e

Commenter cet article

B
Surenchère sex and drug. Mais pas rock'n'roll du tout !<br /> <br /> ça part plutôt bien c'est vrai. Mais il faudra m'expliquer comment s'y prendre pour qu'au bout de 3 heures, on soit totalement indifférent au devenir des personnages. En fait, on s'en fout. Ils sont tellement peu attachants qu'on est content que ce film long et souvent ennuyeux se termine enfin. La scène où Di Caprio se traîne après sa énième virée est carrément interminable. Si la performance et le charisme de Di Caprio sont incontestables, le reste du casting est insignifiant, forgé sur la recette very bad trip (je prends des types qui ressemblent à rien, pour les transformer en destroyers, mais là ficelle est trop grosse). L'histoire est plus qu'écrite à l'avance. Et puis on flatte le spectateur par moultes plans aguicheurs. La question est : &quot;comment le plan qui vient peut être encore un peu plus trash, un peu plus voyeur ? Realpolitik mec, c'est ce que les gens veulent, dégage&quot;. <br /> <br /> C'est tellement berlusconesque,<br /> Trop tape-à-l'oeil, trop marketé,<br /> Toi qui fus autrefois dantesque,<br /> (Scorsese, Scorsese) pourquoi m'as-tu abandonné ?<br /> :)
Répondre
P
Très bon film avec un numéro d'acteur superbe qui passe parfois un peu superficiellement sur les mécanismes financiers mais illustre très bien le cynisme ambiant. Même si un peu téléphoné le<br /> naufrage du yacht est un est un gentil rappel du rôle de Di Caprio dans Titanic (spécialiste de la plongée !)
Répondre
C
<br /> <br /> Je n'avais pas fait le lien avec Titanic, mais c'est évident quand tu le dis !<br /> <br /> <br /> <br />