Cherchez Hortense
Voici un film tout entier contenu dans son titre, son affiche et sa bande-annonce. Le titre est incongru, sans grand rapport avec le contenu du film, fait chic et tombe à plat. L'affiche, en forme de puzzle, caricature ses personnages et émiette le propos. La bande-annonce comprend approximativement toutes les bonnes scènes du film, et dévoile en gros l'essentiel de l'intrigue.
Le film de Bonitzer ne parvient à être qu'un manifeste bobo, maniant avec distance une mélancolie toute parisienne qui se regarde le nombril sans jamais paraître incarnée. A part Bacri assez juste et Isabelle Carré toujours séduisante, les autres personnages ne sont que des ectoplasmes sans substance. Kristin Scott Thomas joue comme un pied, Jackie Berroyer cabotine, l'enfant est anecdotique, Claude Rich ne parvient jamais à sortir de son rôle fantoche, soeur et beau-frère semblent avoir vu leur rôle écrits par un enfant de six ans.
Le scénario est d'une grande banalité et brasse les bons sentiments avec mauvais goût, à l'image de ce vieux chinois à la fin du film, reprenant lourdement une anecdote crypto-mystique. On passera sur les invraisemblances éhontées de ce qui nous est compté (quel hasard que l'Aurore de la librairie soit justement la Zorica à sauver), pour souligner l'incurie paresseuse de la mise en scène.
On peine à comprendre l'enthousiasme quasi-général des critiques devant cette oeuvrette, à moins d'y voir la manifestation d'une complicité parisianiste. Pascal Bonitzer fera beaucoup mieux un peu plus tard.
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