Alabama Monroe
La frontière qui sépare le somptueux mélo et le drame larmoyant de mauvais goût n'est pas bien épaisse, et le nouveau film du cinéaste belge flamand Felix van Groeningen menace de basculer en permanence d'un côté ou de l'autre.
Lui est musicien (dans un groupe de country bluegrass). Elle travaille dans une échoppe de tatouage. De leur amour nait une petite fille, qui tombe malade.
La trame du film est éminemment casse-gueule et pendant toute sa première partie il ne tient guère la route que par la grâce des deux acteurs/trices principaux, qui sont vraiment formidables, et par la virtuosité d'une mise en scène redoutablement efficace. Lorsque commence la deuxième heure du film, le ton change notablement et Alabama Monroe passe alors dans une sphère supérieure. La direction d'acteur, le montage et la mise en scène continuent d'être exceptionnelles mais le scénario prend aussi une épaisseur très émouvante et intrigante. La fin du film est en tout point remarquable.
L'empreinte que laisse la vision de cette belle histoire est persistante, et ce n'est pas seulement le résultat de l'émotion et de la satisfaction esthétique (la photo est magnifique) : la musique hors du temps que joue le groupe contribue à diffuser à travers le film une douce et tendre nostalgie. Les morceaux qui accompagnent plusieurs moment décisifs du film sont vraiment magnifiques.
Le plus beau mélodrame de ces dernières années.
Félix van Groeningen sur Christoblog : La merditude des choses
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