Grand central
J'attendais beaucoup de la nouvelle production du tandem Rebecca Zlotowski / Léa Seydoux, dont j'avais beaucoup aimé le précédent film, Belle Epine.
Hélas, après avoir patienté plusieurs heures à Cannes pour déguster le film dans une salle d'Un certain regard pleine à craquer, j'ai bien du me rendre à l'évidence : quelque chose dans le film cloche et l'empêche de réellement fonctionner.
Peut-être cela vient-il de Tahar Rahim, acteur qui me pose beaucoup de problème, puisque je ne le trouve pratiquement jamais crédible ? Ou suis-je gêné par la juxtaposition amour sensuel / radioactivité, sorte de prototype de la fausse bonne idée, uniquement fondée sur un contraste frontal qui ne sert en aucun cas le développement des deux thématiques ? Il faut dire que le fait de devoir tourner toutes les scènes à l'intérieur de la centrale nucléaire en Autriche n'aide pas à la fluidité du film, qui semble au final très "découpé" et peu cohérent.
En réalité, je n'ai pas cru une seule seconde à l'histoire d'amour entre les deux personnages principaux. Léa Seydoux ne parvient pas à être assez vulgaire pour rendre son personnage crédible (et l'artifice de la coupe de cheveux n'y aide pas). Dans cette escalade à vouloir représenter une certaine sorte de vulgarité, le casting semble presque trop construit (Olivier Gourmet et Denis Ménochet, ensemble !).
Le film ne donne pas l'impression de former un tout, mais plutôt un assemblage d'éléments disparates. Il vaut plus pour son ambiance que par une analyse psychologique ou un développement narratif : en somme les défauts de Belle Epine amplifiés par un budget plus important, sans que les qualités du premier film ne subissent le même sort.
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