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Christoblog

Articles avec #corneliu porumboiu

Les siffleurs

En regardant Les siffleurs, je me suis demandé où était passé l'originalité rigoureuse et un peu sèche de Corneliu Porumboiu

On a affaire ici à un polar de niveau télévisuel, doté d'un grand nombre de rebondissement dont on se fout totalement, à l'image de la fin.

Dans ce film fait de bric et de broc, rien ne semble coller avec rien : on ne voit pas par exemple ce que la langue des siffleurs Guanches vient faire dans le scénario, qui est par ailleurs inutilement sophistiqué et destructuré.

Aucun des personnages n'attire vraiment l'attention, et les tentatives pour doper artificiellement le film tombent à plats (comme les cartons de couleur qui séparent les séquences). Les différents protagonistes semblent être des reptiles qu'on observe derrière la vitre d'un vivarium.

L'impression générale que laisse le film, c'est que le réalisateur se fout un peu de son histoire et de ses personnages, semant de petits cailloux qui semblent vouloir nous dire : j'aurais aimé tourner un western, un polar noir ou un film conceptuel, et au final j'ai opté pour un film susceptible d'être sélectionné à Cannes. Ce en quoi il a réussi. 

Corneliu Porumboiu sur Christoblog : 12h08 à l'est de Bucarest - 2006 (*) / Le trésor - 2015 (**)

 

1e

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Le trésor

Comme le savent les plus fidèles de mes lecteurs, je rate rarement lors de leur sortie en salle les films de mes pays chouchous : Roumanie et Corée.

Impossible donc de ne pas évoquer sur Christoblog le dernier film de Corneliu Porumboiu. 

Ce dernier n'est pas mon réalisateur roumain préféré, mais Le trésor est certainement son film le plus accessible et le plus plaisant.

Le thème du film est celui d'un film italien des années 70, entre misère sociale et causticité bon enfant : un homme pense qu'un trésor est enterré dans le jardin de ses grands-parents. Il entraîne son voisin, un bon père de famille sans histoire, dans l'aventure.

Evidemment, la recherche de ce trésor familial va s'avérer plus compliqué et inattendu que prévu, mettant en scène plusieurs des tares de la société roumaine contemporaine (jalousie de voisinage, corruption, lourdeurs admistratives). Le film est réussi en cela qu'il emprunte des pistes qui sont systématiquement surprenantes. Sans rien révèler de l'intrigue on peut dire que ce qui arrive est à chaque fois l'option la moins prévisible.

Le trésor, sous ses apparences de comédie dégingandée et burlesque, est une apologie de la rationalité opiniâtre. Dis comme ça, pas évident que cela vous donne envie d'y aller. A vous de voir.

 

2e

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12h08 à l'est de Bucarest

En dehors de toute actualité, je poursuis mon exploration du cinéma roumain contemporain.

Après les excellentes surprises de 4 mois, 3 semaines, 2 jours et de California Dreamin', voici un nouveau film phare en provenance de Bucarest, Caméra d'Or à Cannes.

Hélas, autant les plans séquences de la Palme d'Or m'ont renversé, autant les arabesques recherchés des films de Nemescu m'ont attiré, autant je suis resté de marbre devant 12h08.

Le pitch est pourtant rigolo : 16 ans après la révolution, un animateur radio anime une émission sur le sujet "La révolution a-t-elle eu lieu chez nous ?". Sous entendu : les gens ont-ils manifesté avant ou après la chute de Caucescu ? Avec témoins (pour la plupart grotesques) à l'appui.

Le problème est que Porumboiu ne semble pas savoir faire autre chose que des plans fixes très ennuyeux, ce qui devient lassant après trente minutes. La deuxième partie, qui est constituée de l'émission de radio proprement dite, est plus intéressante, mais que le film est poussif jusque là !

D'une certaine façon le film ressemble à ce qu'il dénonce : une farce en béton.

 

1e

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