Les siffleurs
En regardant Les siffleurs, je me suis demandé où était passé l'originalité rigoureuse et un peu sèche de Corneliu Porumboiu
On a affaire ici à un polar de niveau télévisuel, doté d'un grand nombre de rebondissement dont on se fout totalement, à l'image de la fin.
Dans ce film fait de bric et de broc, rien ne semble coller avec rien : on ne voit pas par exemple ce que la langue des siffleurs Guanches vient faire dans le scénario, qui est par ailleurs inutilement sophistiqué et destructuré.
Aucun des personnages n'attire vraiment l'attention, et les tentatives pour doper artificiellement le film tombent à plats (comme les cartons de couleur qui séparent les séquences). Les différents protagonistes semblent être des reptiles qu'on observe derrière la vitre d'un vivarium.
L'impression générale que laisse le film, c'est que le réalisateur se fout un peu de son histoire et de ses personnages, semant de petits cailloux qui semblent vouloir nous dire : j'aurais aimé tourner un western, un polar noir ou un film conceptuel, et au final j'ai opté pour un film susceptible d'être sélectionné à Cannes. Ce en quoi il a réussi.
Corneliu Porumboiu sur Christoblog : 12h08 à l'est de Bucarest - 2006 (*) / Le trésor - 2015 (**)