Trainspotting
Avant de découvrir la suite sur grand écran, je me suis payé le DVD de Trainspotting, qui ressort à cette occasion.
J'avais du film deux images qui s'avèrent aussi fausses l'une que l'autre : je pensais que Danny Boyle frimait à mort, et provoquait par plaisir.
En réalité, le film est plutôt la chronique sensible d'un groupe de jeunes à la dérive. S'il montre les ravages de l'héroïne, il le fait finalement sans emphase particulière. C'est probablement le style déjà très personnel de Danny Boyle (speed et tape à l'oeil) appliqué à un sujet plutôt sérieux (la drogue et le SIDA...) qui a dû choquer les spectateurs des années 90.
Aujourd'hui le film a plutôt bien vieilli. J'ai apprécié sa vivacité et sa brièveté, l'évolution psychologique des personnages, l'âpreté un peu sèche du propos. Le casting est renversant : Ewan McGregor méconnaissable, Ewen Bremner attendrissant, Johnny Lee Miller flippant.
Portrait sensible d'un petit gars écossais qui est prêt à tout pour s'en sortir (ce sujet est le coeur vibrant du film, mais il faut toute sa durée pour s'en rendre compte), Trainspotting est aussi le manifesto d'un réalisateur qui émergeait alors sur la scène internationale avec sa façon de filmer unique, mélange parfois indigeste de réalisme sordide et de visions complètement barrées.
Danny Boyle, c'était à l'époque du Jean-Pierre Jeunet sous acide.
Du même réalisateur, sur Christoblog : Slumdog millionnaire - 2008 (***) / 127 heures - 2010 (*)
Commenter cet article