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Christoblog

127 heures

Le pitch de 127 heures sera bientôt connu de tous, mais si vraiment vous tenez à ne rien savoir du film, arrêtez de lire ce texte, la phrase suivante comprend un gros spoiler.

Donc, voici l'histoire (vraie) d'Aron Ralston, parti seul en randonnée dans un canyon, coincé pendant 127 heures sous un rocher tombé sur son avant-bras et qui finit par se le couper (le bras), avec un couteau émoussé.

Le film ne laissera donc personne indifférent, vu l'extraordinaire aventure de ce jeune homme. Pour ma part il m'a exaspéré. 

On sait que le réalisateur, Danny Boyle, ne fait pas dans la finesse. Il semble toujours férocement attaché à ses manies de teenager attardé post-MTV : split screen, montage speed, plan décadré, musique à fond, zoom arrière accéléré, ralentis expressifs, hélicoptère, très gros plan, nuages filmés en accéléré, etc. L'attirail de mise en scène de Boyle ressemble à un grand capharnaüm tendance et tape à l'oeil, une vraie caverne d'Ali Baba.

Le problème, c'est que cette manière convient quand il s'agit de suivre dans leur délire des jeunes gens embarqués dans une odyssée picaresque et indienne (Slumdog millionnaire) ou de raconter les déambulations d'un groupe de pieds nickelés écossais (Trainspotting), mais elle est absolument inadaptée pour cette histoire, qui devrait nous entraîner dans des abysses de réflexion. C'est comme si Tarantino appliquait le style Kill Bill à une vie de Sainte Thérèse de Lisieux.

Les bras m'en tombent.

Les effets sont donc hyper-soulignés dans leur forme, et insignifiants quant au fond (la romance niaise avec la blonde, les flasbacks papa maman, le fantasme de boire du coca !!). Boyle joue même le jeu du gore pour le passage boucherie-charcuterie, en laissant tout de même un morceau bien proprement découpé sous la masse rocheuse. Je me demande si l'anecdote qui nous montre l'ami Ralston prendre en photo son appendice abandonné est réel. Si oui, ce mec est donc bel et bien barge, comme le début du film le laisse supposer.

Pour finir, je voudrais signaler que nos amis les loups pratiquent depuis longtemps l'exercice (se couper la patte avec les dents quand ils sont pris au piège) et qu'on n'en fait pas toute une histoire.


1e

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C
I really can’t get any words to express how the movie made me felt. It sinks so deep into us. Just imagine if we were in such a situation and what would we do to get out from there?
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C
Bien d'accord avec toi sur ce film, la seule chose que je retiens c'est l'originalité des angles de prise de vue, et cette énergie...
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B
J'ai vraiment bien aimé, même si sans doute des détails sont trop ci ou pas assez ça. Dans l'ensemble j'ai adhéré, et l'angoisse était plus qu'il soit bloqué et seul, sans personne à sa recherche, que de se couper le bras. Pas son meilleur, j'ai adoré "Sunshine" et "Slumdog" mais bien aimé quand même celui-ci. Il a le mérite d'être différent des autres.
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W
Une réalisation ultra-maniérée et une histoire qui laisse assez indifférent au final.
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G
Pas d'accord avec mymp : 127 heures s'essaie à donner de l'énergie, mais on est très loin du punch de Slumdog Millionnaire. On dirait plus un montage amateur de film de vacances qu'un trip psychédélique.<br /> <br /> Les effets m'ont paru vains, creux. Intensité zéro. Je ne parle pas des flash-backs sans âmes.<br /> <br /> Par contre, Chris, j'ai trouvé la scène de carnage réussie (c'est déjà pas mal, le défi en lui-même est relevé). Il fallait que ce soit immonde, sanglant, moche et sauvage au possible pour ressentir ce qu'il fallait.<br /> <br /> Je reproche à Boyle de s'être reposé sur son concept (une histoire vraie) spectaculaire, sans n'avoir rien construit.
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