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Christoblog

Bethléem

Il faut parfois se tourner vers des régions dont on voit peu de films (Scandinavie, Amérique du sud, Israel) pour retrouver ce qui fait l'essence du cinéma populaire : un scénario travaillé, un découpage millimétré et un casting parfait.

Bethléem réunit ces ingrédients pour nous raconter une histoire finalement assez classique, celle d'un agent de renseignement (israélien) qui s'attache un peu trop à son indic (palestinien). Une trame qui rappelle d'ailleurs le beau film palestinien Omar, présenté à Cannes l'année dernière. Comme dans ce dernier, on est surpris par l'efficacité déployée par le réalisateur Yuval Adler : les scènes d'action sont hyper-prenantes (la traque d'Ibrahim, la scène de la cage d'escalier) et la montée du suspense parfaitement gérée. La mise en scène très musclée et le montage raffiné, construit sur une série d'ellipses subtiles, rendent le film haletant. 

D'un point de vue politique, ce que donne le film à voir de la réalité palestinienne (intrigues politiques fratricides entre factions) n'est pas très reluisant, mais malheureusement ne doit pas être très éloigné de la réalité. Cette complexité inhérente au film est bien gérée par un scénario somme toute limpide, qui ménage à chaque embranchement narratif une incertitude redoutable, souvent tranchée d'une façon scorsesienne.

La réussite du film tient également à une interprétation hors pair. L'agent israélien et ses collègues sont parfaits, ils expriment parfaitement la routine d'un travail par ailleurs exceptionnellement dangereux. Le jeune indic joue les hésitations et la frustration de la jeunesse d'une manière remarquable. Les Palestiniens sont incroyables, et l'acteur qui joue Badawi parvient à insuffler à son personnage quelque chose du magnétisme d'un De Niro.

Une réussite en tout point.

 

4e

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B
Oui, oui et oui, une réussite en tous points! Et oui on est très proches du scénario sorti il y a quelques mois par Hany Abu-Assad (Omar), mais ici on enlève tous les artifices formels et on cherche à mettre en lumière, sans parti-pris, la complexité au sein de laquelle les acteurs sont plongés, et les inévitables logiques de justification qui en résultent, jusqu'à l'absurde. Un drame psychologique, en forme de film d'action, sur fond de situation politique malheureusement bien réelle. Ce film captive, en même temps qu'il rend plus intelligent.
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M
tout le monde il est méchant, tout le monde il est affreux, la violence c'est sexy......J'avais aimé Omar, aimé lire le poète de Gaza de Y sarid qui raconte une histoire analogue mais cette fois-ci la violence est gratuite, aucune analyse politique, aucun remords, juste un attachement incompréhensible et malsain. Comment Razi est il entré en contact avec Sanfur? Comment le tient-il? Est-ce que sanfur se laisse manipuler ou veut-il utiliser ce contact? Je reste sur ma faim
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