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Christoblog

Articles avec #carole franck

Les chatouilles

Franchement, après avoir pleuré d'émotion et de plaisir devant le spectacle d'Andréa Bescond, je ne donnais pas cher de sa version cinématographique. De la même façon qu'on est presque toujours déçu par l'adaptation au cinéma d'un livre qu'on a aimé, je redoutais de ne pas retrouver à l'écran l'énergie dégagée par la danseuse sur scène.

La surprise a donc été totale devant l'inventivité de la mise en scène proposée par Eric Métayer et sa comparse. Ils parviennent à exprimer la stupeur douloureuse de la petite fille et l'énergie sauvage de l'adulte par des procédés purement cinématographiques. Le résultat est tour à tour bouleversant (heureusement que le film s'allège un peu après les éprouvantes quinze première minutes), joyeux et surprenant. 

Outre la performance encore une fois exceptionnelle d'Andréa Bescond, il faut souligner l'incroyable composition de Karin Viard, dans le rôle d'une mère très présente, qu'on aimerait détester. Le reste du casting est impeccable, de Clovis Cornillac à Gringe, en passant par Carole Franck (dans un rôle de psy laborieuse qui vaut le déplacement à lui seul) et Pierre Deladonchamps qui ose ici camper un des pire rôle qu'on puisse proposer à un acteur.

Le film est miraculeux, parsemé de scènes inoubliables, et parvient à donner une pêche d'enfer aux spectateurs, qui viennent pourtant d'assister à un calvaire dramatique. Je le conseille vivement.

 

4e 

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Coup de chaud

Raphaël Jacoulot, 44 ans, est un des réalisateurs français à surveiller de près.

Son troisième film, Coup de chaud, est un suspense psychologique sec et efficace, qui présente les mêmes qualités que sa production précédente, l'intéressant Avant l'aube.

L'action se situe ici dans le Sud-Ouest, dans un village filmé de telle façon qu'il paraît franchement moche : le château d'eau écrase les maisons de sa présence et les lotissements sont aussi moches qu'ailleurs. Le film évite le pitoresque pour se centrer sur ses personnages, et leurs relations.

Jacoulot excelle dans l'exercice délicat d'installer une ambiance. Il fait chaud, les paysans risquent de perdre leur récolte, et le comportement légèrement déviant de Josef, fils de la famille de ferrailleurs, énerve tout le monde. Il a un problème mental.

Le film s'ouvre sur une scène où Josef erre dans les rues, poignardé, et déroule ensuite un flash back diablement intrigant : qui a fait cela, et pourquoi ?

La perfomance de Karim Leklou est exceptionnelle, et contribue à installer une impression de malaise dérangeante qui ne faiblit pas tout au long du film. Les prestations de Grégory Gadebois, impressionnant en gros nounours introverti, et de Jean Pierre Darroussin, en maire débonnaire et dépassé par les évènements, sont à la hauteur de leur réputation.

Au final, on passe un bon moment à suivre cette histoire manipulatrice, très bien structurée autour d'un scénario solide, comme on a peu l'habitude d'en voir dans le cinéma français. 

Raphaël Jacoulot sur Christoblog : Avant l'aube (**)

 

3e  

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