Avant l'aube
Pour son deuxième film (je n'ai pas vu le premier : Barrage), Raphaël Jacoulot choisit une voie étroite situé quelque part entre Chabrol et Hitchcock.
Il se rapproche du premier par l'acuité de sa peinture de caractère, et par la cruauté avec laquelle il expose la décomposition d'une famille. Quant à l'ombre du grand Alfred, elle plane sur tout le film qui entretient un air de faux/vrai suspense psychologique sur la longueur.
Le film possède bien des qualités : une mise en scène élégante, précise, aux mouvements de caméra amples et souples, des acteurs perfomants (Bacri et Rottiers en tête). Il ne passe cependant pas un certain cap, à cause me semble-t-il d'une faiblesse structurelle du scénario : une fois de plus, on semble ignorer en France qu'écrire est un métier, différent de celui de réalisateur. L'histoire s'égare en effet dans des impasses improbables, quelques invraisemblances et approximations. Elle souffre aussi d'un manque de rythme, et la fin du film me semble un peu pagailleuse
Hormis ces quelques remarques, Avant l'aube reste un film de qualité, plaisant à voir, qui ne dépareille pas dans les bonnes (et très bonnes) productions françaises de ce début d'année : Poupoupidou, Angèle et Tony, La BM du Seigneur, La permission de minuit.
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