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Mad men (Saison 1)

Elisabeth Moss. AMCEn juillet 2007, une petite chaine télé américaine, AMC, surprenait le monde télévisuel américain en présentant une série résolument originale : Mad men.

Pas de vedettes, pas ou peu d'action, pas de cliffhanger en fin d'épisode. Bref, un condensé de procédé anti-commerciaux qu'on pensait réservé à HBO, et encore.

Nous sommes dans les années 60, au sein d'une agence de publicité. Il faut bien le dire, au début on n'y comprend pas grand-chose, tellement le langage, ainsi que les comportements, sont codés et datés. Tous les hommes fument et boivent comme des trous, y compris au travail (quelle époque !) et songent aussi à sauter leur secrétaire, qui a priori est assez souvent du même avis.

Un début déstabilisant, dans lequel les personnages n'ont pas grand relief. Il faut attendre la moitié de la saison pour se familiariser avec Don Draper et ses acolytes qui finalement ont chacun leur personnalité. Les femmes sont encore plus intéressantes. Si la secrétaire du boss est une bombe sexuelle intrigante, la petite nouvelle (Elisabeth Moss, ci contre) s'avère être une coriace, et intelligente qui plus est. La femme de Don, dépressive, constitue un tableau poignant de la situation de la femme au foyer.

Un coup de théâtre éclairant le passé de Dan éclaire l'épisode 10 et à partir de là, on peut dire que la série est parfaitement lancée.

Ce qui fonde la différence de Mad men d'avec ses illustres prédécesseurs des early 2000 (Lost, Alias, 24), c'est la qualité de la mise en scène, la recherche de la perfection pour tous les éléments (décors, musique, photo) qui rendent le produit fini aussi estimable qu'un film : le pitch, le concept ne sont plus au coeur de l'intérêt qu'on porte à la série. En ce sens on se rend mieux compte aujourd'hui du rôle de passeur qu'on joué deux grandes séries des années 2000 : Les Sopranos et The wire.

Je reviendrai à l'occasion de mon billet sur la saison 2 sur Mathew Weiner, le showrunner de la série et sur ses influences, de Sirk au cinéma français en passant par l'écrivain méconnu John Cheever, un des inspirateurs de Bret Eaton Ellis.

 

3e

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