Un balcon sur la mer
Je n'attendais que très peu du film, et c'est ce que j'ai eu.
Le début est pourtant pas mal du tout. Belle mise en scène, intrigue légèrement hitchcockienne sur le thème de l'usurpation d'identité sur fond d'Algérie française, beaux parallèles présent/passé, enfants/adultes... peut-on rattraper le temps perdu ? Si Dujardin ne me convainc toujours pas dans les rôles sérieux, Marie-Josée Croze est plutôt bonne. Une belle lumière aussi.
Pourquoi le film se saborde-t'il brusquement vers son premier tiers en révélant platement et gauchement (pauvre Claudia Cardinale, c'est bien triste de la voir dans cet état) son mystère nodal, puis en greffant des intrigues improbables et inintéressantes (l'arnaque, la romance entre l'héroïne et l'italien) : on se le demande.
Plus le film avance, plus il devient insipide et sans âme, finissant carrément dans le pathétique ridicule, pélerinage nimbé de bonnes intentions en Algérie, et final sous la pluie étiré au possible ("Je me suis perdu" !) en passant par une tirade très mal écrite de Dujardin dans un appartement vide.
Probablement Nicole Garcia a mis trop d'elle même dans ce film, son implication l'a paralysée dans son expression, et le résultat réussit à ne pas être émouvant alors que sa matière première est potentiellement super-mélodramatique.
Bien essayé, mais donc raté au final.
Commenter cet article