Petit tailleur
En allant voir le film de Garrel réalisateur, je m'attendais à voir un film typé Garrel acteur : un certain romantisme désabusé et flamboyant, des réparties biens senties assénées d'un ton à la fois infantile et insupportable.
Mais bonne surprise, le film débute par un réveil express, une course à pied dans les rues de Paris (le personnage principal, Arthur, a peur du métro, une bonne idée), puis une immersion chez un très vieux tailleur juif, en passe de céder son affaire et de mourir, accessoirement, et qui s'avérera bien moins sympa qu'il n'y parait.
Un noir et blanc parfait, tantôt passé au gros grain de l'obscurité sensuelle, tantôt nous égarant dans une surexposition blanchâtre hallucinante de précision, un rythme assez proche d'un battement de coeur, une atmosphère très nouvelle vague - mais pas rancie, non, nouvelle vague dans l'esprit 2010, une Léa Seydoux qui commence sérieusement à envahir ma sphère émotiono/cognito/sensuelle - au détriment de Naomi Watts et de Scarlett Joanson réunies, c'est vous dire, une narration sur le fil qui ménage l'expression brute du sentiment amoureux au détriment de la paraphrase démonstrative (c'est joli, il faudra que je m'en souvienne), cet idiot de metteur en scène est aussi beau qu'une porte de prison fermée sur laquelle un détenu aurait pissé, une bande son aux allures d'hommage générationnel (The Smith, The Smith, The Smith !), une façon de dire plus en 40 minutes ce que d'autres essayent d'étirer sur plus de 2 heures, ouais, je pourrais continuer comme ça longtemps mais l'important que vous devez retenir, c'est que ce moyen métrage mérite d'être vu, qu'il vaut son pesant de cacahuètes ou de salsepareille, ça n'a rien à voir mais je fais un apparté pour saluer les 20 ans de la mort de Jacques Demy et je pense quand même à Lola, le deuxième meilleur film de la nouvelle vague après A bout de souffle, à l'expo que j'ai vue à la Médiathèque de Nantes sur Jacquot, à la magie indescriptible que dégageait cet artisan de l'imaginaire, et au livre à propos de Demy que j'ai acheté et dont je vais vous parler bientôt, et puis (j'en reviens à mon sujet) Garrel je l'adore chez Honoré, et pourtant là ça n'a rien vo
Oh et puis allez voir le film, ça durera moins longtemps que de me lire.
Commenter cet article