Non ma fille, tu n'iras pas danser
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Alors d'abord, il y a le titre, d'une sophistication inutile.
Ensuite le film.
On a accompagné Honoré dans un tryptique parisien (excellent) qui se termine sur un quai de gare (dit comme ça, on dirait du Lelouch).
En l'occurrence celui de la gare Montparnasse, dans une scène bizarre, hybride, pas entièrement satisfaisante, voire franchement énervante, à l'image de tout le film.
En Bretagne, dans la première partie du film et sur sa terre natale, Honoré fait (en gros et pour résumer) du Desplechin façon Un conte de Noel, en moins bien. Maison familiale, intrigues entre membres de la famille, parents très forts, les points communs sont légion. Chiara Mastroianni jouait dans le Desplechin, la mère était Catherine Deneuve (vraie mère de Chiara), etc... on pourrait multiplier les effets de miroir à l'infini. Cette partie n'est pas convaincante. Honoré à la campagne c'est un peu comme le prince Charles pelletant du fumier, on n'y croit pas trop.
D'ailleurs, le fait de vouloir mettre un bébé animal dans les bras de chaque personnage prouve qu'Honoré n'est pas à l'aise. Faire jouer Julien Honoré (son frère) comme Garrel, pour ensuite mieux le confronter au vrai, bien plus fort, est aussi une marque d'indécision. Et je ne parle même pas des intrigues avortées, indignes d'un cinéaste de la trempe d'Honoré (la maladie du père, a priori très grave, qui disparait ensuite).
La deuxième partie, à Paris, n'est pas bien meilleure. On retrouve un peu le Garrel qu'on aime (ou qu'on aime détester, mais c'est pareil), un Jean Marc Barr quand même un peu salaud sous ses dehors très lisses et un coup de théâtre dramatique comme on les aime chez Honoré, mais sans relief véritable. Chiara Mastroianni, sans inspirer l'antipathie, ne suscite pas des tonnes d'empathie.
Bon, alors, pourquoi je ne peux pas me résoudre à dire que ce film est mauvais ?
A cause de la scène centrale - et bretonnante, représentation muette, superbe, de l'histoire de Katell, scène magistrale et qui éclaire le film de toute sa beauté. C'est peu et c'est beaucoup, mais c'est comme ça.
Aussi loin que ma mémoire puisse aller, je ne trouve pas de film qui se sauve (qui se redresse) par le biais d'une seule scène, allégorique qui plus est.
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