Les derniers jours du monde
Le voyage que propose Les derniers jours du monde est une expérience qui dépasse celles que procurent la plupart des films.
La fin du monde est là. Sans l'être. Dans la tête du personnage principal (exceptionnel Mathieu Amalric, une fois de plus), c'est comme si elle n'existait pas. Son amour pour Lae, la mort de ses parents, sa femme (excellente Karin Viard), sa fille et son écharpe : tout cela compte plus pour lui que l'apocalypse. Peut-être est ce pour cela qu'il traverse les villes et les pays sans succomber à l'hécatombe générale.
Discrètement, l'ambiance d'apocalypse est pourtant installée avec un brio assez exceptionnel par les frères Larrieu : un vol d'hélicoptère, une patrouille sur le Lot d'encagoulés sur zodiac, une eau jaune qui sort du robinet, des explosions, une pénurie de papier, des vautours, une chouette, un hôtel rempli de cadavres.... tout cela est à la fois brillant et distant.
Le film ressemble à une fusion Dardenne-Desplechin / Kubrick-Lynch. Il doit sa sourde et profonde vitalité à une brochette d'acteurs/actrices exceptionnelle.
Dépaysant, comme un mauvais rêve dont on aime se souvenir.
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