Toy story 3
15 ans déjà !
C'est bizarre de penser qu'en 1995 Toy story constituait une sorte d'innovation ultime : film d'animation entièrement numérique. On était globalement surpris que cette modernité extrême puisse
susciter autant d'émotion que les bons vieux Disney .... En 2010, c'est presque l'inverse : on est surpris de voir apparaître dans le paysage numérique un dessin animé à l'ancienne, comme
L'illusionniste.
Toy story 1 (et 2 aussi) avaient impressionné par leur qualité d'émotion, de second degré, d'intelligence... L'opus 3 réunit les mêmes qualités, avec en plus, ce sentiment diffus et
profond que provoque la nostalgie et la claire perception du temps qui passe. Ce qu'ont raté dans les grandes largeurs les Bronzés, Pixar le réussit à la perfection : comment jouer avec les
sentiments de ceux qui ont vu en 1995 l'original et combler en même temps les nouveaux venus ?
Réponse :
- en recyclant habilement le meilleur des origines : un Buzz l'éclair version hispanique irrésistible
- en innovant brillamment dans le sadique : l'ours qui sent la fraise, vrai/faux méchant tout à fait machiavélique et déstabilisant
- en maniant le second degré avec brio : l'idée fabuleuse d'une Barbie et d'un Ken plus vrais que nature, dans des camps opposés
- en jouant juste ce qu'il faut avec les émotions : la dernière scène de la transmission des jouets, qui arrive à être profondément touchante sans être larmoyante
Toy Story 3 ne bouleverse pas le monde l'animation, comme a pu le faire le génial Fantastic Mr Fox en ce début 2010, mais il constitue une incontestable réussite pour Pixar,
semblant décidément condamné à éviter l'échec.
Commenter cet article