Fighter
Excellent !
On savait que la boxe inspirait traditionnellement les cinéastes américains (Rocky, Raging bull, Million dollar baby, Gentleman Jim, Nous avons gagné ce soir, Fat city), et cette fois-ci c'est très réussi.
Le film n'est pas d'une subtilité extrême mais il est parfaitement efficace. Tout y est solide, à commencer par la prestation époustouflante de Christian Bale. Mark Wahlberg (en Matt Damon version luxe) est également très bien dans un rôle aussi introverti que celui de Bale est extraverti. Le casting féminin est à la hauteur aussi : mère, soeurs (ah les soeurs !) et petite amie sont parfaites.
Le scénario, "based on a true story" (on voit lors du générique de fin les véritables protagonistes), est classiquement celui d'une ascension / rédemption à la Rocky, enrichie ici par un background social particulièrement expressif et une interaction complexe entre les différents acteurs qui gravitent autour du boxeur. La mise en scène, explosive et étonnante lors des 5 premières minutes, s'assagit ensuite, tout en restant très propre.
Fighter est donc un divertissement populaire de haute tenue et une réussite artistique. La figure de Micky est à la fois insaisissable et attachante, pivot un peu mystérieux mais très puissant d'une histoire qui convoque beaucoup d'archétypes américains (success story, importance de la famille, victoire sur les addictions) sans donner l'impression de radoter.
La boxe se révèle une fois de plus très cinégénique. A la fois danse, torture, jeu d'échec, confrontation ultime avec la peur et la douleur, lutte de deux volontés pures, le noble art peut répugner ou séduire mais dans tous les cas il fascine.
Le combat final est si prenant que vous esquisserez probablement dans l'obscurité de la salle de cinéma un ou deux crochets (ou uppercuts). Et si vous n'essuyez pas une petite larme à la fin, c'est que vous n'avez pas coeur.
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