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Christoblog

Adieu Berthe

Il est difficile de dire beaucoup de mal (ou de bien) du dernier film de Bruno Podalydès, tellement Adieu Berthe se situe en-dehors de son époque.

Sur les films de Mouret pas exemple, on peut gloser pratiquement à l'infini, rien qu'en évoquant la filiation rohmerienne passée à la moulinette contemporaine, et en particulier sexuellement triviale.

Ici, le film est résolument situé hors du temps. Les lieux paraissent choisis pour leur non-singularité, leur aspect étonnamment sans âge. Le lotissement dans lequel est situé la pharmacie est ainsi ni moche ni beau, ni pauvre ni riche, ni ancien ni récent. La nature est totalement quelconque, et rien ne rend les pelouses ou l'étang de la maison de retraite remarquables. Dans ces décors anodins Bruno Podalydès place des personnages quelconques : il joue lui-même un croque-mort confident au physique transparent, alors que son frère traîne une apparence assez peu à son avantage, cheveux en désordre et costard frippé, englué dans le piège de l'indécision.

Le film brille dans sa première partie, mettant en place des dispositifs assez amusants (le concept de rupture douce, l'accueil extraordinaire des Pompes Funèbres Définitif) bien servis pas des répliques légèrement décalées. Le personnage d'Armand, un peu lunaire, partagé entre deux amours (excellentes Valérie Lemercier et Isabelle Candelier), y déambule sur une trotinette électrique, glissant sans bruit et avec une certaine classe, comme le film.

Ces bonnes idées épuisées, Adieu Berthe revient sur un terrain beaucoup plus formaté (à partir de la nuit passée dans la maison de retraite), plus tourné vers le sentimentalisme, et même la mièvrerie.

C'est dommage, l'aspect bricoleur et gentiment déglingué du film, dressé contre une certaine suffisance du cinéma d'auteur français (Obsécool vs Définitif), était une veine à creuser, dans un style qui aurait pu être gondriesque, à l'image de cette tirade surréaliste sur l'inactivité des volcans depuis la mort de Haroun Taziouf (sic), de l'apparition de Noémie Lvovsky en pleureuse anonyme ou des funérailles elles-mêmes, burlesques et futuristes.

On préférera retenir de ces sentiments contradictoires l'impression que le tandem fraternel et décalé de Versailles rive gauche revient plutôt en forme.

 

2e

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B
Au départ jubilatoire, le cadavre est exquis et désespérément savoureux, mais il s’étiole ensuite jusqu’à la quasi niaiserie. Passe passe le temps, il n’y en a plus pour très longtemps. Et ce n’est<br /> finalement pas une si mauvaise nouvelle.
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C
<br /> <br /> C'est rigolo, il ne me reste rien de ce film quelques mois après l'avoir vu.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Bon, finalement j'ai été voir ce film...<br /> Assez dégoûtant, la fin m'a parue atroce avec ce déballage de bons sentiments et ce moralisme à deux balles...<br /> De quoi me faire oublier tous les autres bons côtés du film...
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C
<br /> <br /> C'est vrai que le début est bien meilleur que la fin.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Deuxième film prévu pour la fête du cinéma... J'ai l'impression que ce n'est pas du bon cru pour cette saison !
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C
<br /> <br /> Ca dépend, je pense que ce film peut susciter des avis très contrastés...<br /> <br /> <br /> <br />
N
Oh je vous trouve durs. Un charme particulier se dégage du film, qui ne manque pas d'humour. Le seconde partie est peut-être plus faible mais c'est tout de même mille fois meilleur que la plupart<br /> des comédies françaises actuelles.
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C
<br /> <br /> Hé, j'ai pas dis que c'était nul ... 12 ou 13 /20...<br /> <br /> <br /> <br />
F
Pas emballé non plus...
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C
<br /> <br /> Ni l'inverse...<br /> <br /> <br /> <br />