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Christoblog

Articles avec #kelly reichardt

Showing up

Que raconte Showing up ? A vrai dire, pas grand-chose.

Y voit-on la puissance créatrice d'une artiste ? Pas vraiment : son quotidien est scrupuleusement décrit, certes, mais sans que l'on puisse réellement faire de rapport entre son vécu (les petites contrariétés de la vie quotidienne, d'affreuses chaussettes qu'elle porte en toutes circonstances, un problème de chaudière, les minuscules blessures d'égo) et ce qu'elle crée.

Y mesure-t-on les affres de la vie d'artiste ? Non, simplement ceux du quotidien d'une quidam. D'ailleurs, si le personnage joué par Michelle Williams était professeur de technologie, cela ne changerait pas réellement la teneur du film. Si ce n'est qu'elle parviendrait probablement à prendre une douche.

Est-ce que la mise en scène est remarquable ? Pas du tout. Kelly Reichardt applique ici son habituelle façon de filmer : une manière neutre, blanche pourrait-on dire, qui ne semble viser qu'à s'effacer devant le peu qui est montré.

Comme presque toujours devant les films de cette réalisatrice (sauf First cow, et le dernier volet de Certain Women), je suis donc désarçonné devant l'enthousiasme critique avec lequel est accueilli Showing up. En quoi filmer l'insignifiant de façon insignifiante peut-il être intéressant ? C'est un mystère pour moi, que je ne renonce toutefois pas à percer puisque je vais consciencieusement voir tous les films de Kelly Reichardt.

J'avais initialement envie d'utiliser le terme d'épure pour parler de ce film, mais il faudrait ici inventer un autre terme, qui correspondrait à ce que l'on obtient quand on simplifie une épure, quand on la réduit à sa plus simple expression, quand on renonce à tout artifice (de photo, de mise en scène) qui viserait à faire surgir la beauté à l'écran : écran blanc peut-être ?

Pour les amateurs d'eau tiède et de paysages de rien.

Kelly Reichardt sur Christoblog : La dernière piste - 2011 (**) / Certaines femmes - 2016 (**) / First cow - 2020 (**)

 

1e

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First cow

Je ne suis pas un grand fan de Kelly Reichardt, pourtant portée aux nues par une partie importante de la critique, alors que par ailleurs, aucun grand festival ne l’a à ce jour récompensée.

Son cinéma atone, volontairement débarrassé de tout ce qui pourrait le rendre «agréable», ne me touche généralement pas. Je ne suis sensible ni aux longs plans dans lesquels rien ne se passe, ni au silence lancinant, ni à l'absence totale de musique extra-diégétique, ni à l’image perpétuellement grisâtre, ni aux scénarios erratiques et lymphatiques.

Ceci étant dit, First cow est probablement ce que j’ai préféré de cette cinéaste. On y trouve un synopsis assez intéressant, des scènes (presque) spectaculaires, et enfin, une véritable émotion. First cow parvient à nous donner le sentiment d’une immersion totale dans un passé réel et non fantasmé.

Les acteurs sont très bons également, avec une mention spéciale pour le génial Toby Jones (échappé de la série Detectorists), dans un rôle de grand propriétaire infect. A voir si vous êtes fan, ou simplement curieux de découvrir le travail de cette cinéaste.

 

2e

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Certaines femmes

Le problème avec le cinéma de Kelly Reichardt, c'est que je n'en perçois pas les intentions.

Quel intérêt de voir Michelle Williams se promener dans les bois, faire des sandwichs et boire du vin pendant que son mari regarde du sport à la télé ?

S'il s'agit de montrer sa tristesse ou de matérialiser sa solitude, alors le film est un grand pléonasme, tant la façon qu'à Reichardt de filmer (pas de musique, une image terne et sombre, des scènes qui s'étirent) souligne les thèmes abordés (incommunicabilité, solitude). La réalisatrice filme de façon dépressive et minimaliste des situations déprimantes.

Il est intéressant de comparer ce film à Moonlight. Les deux films partagent en effet un certain nombre d'éléments communs : ils sont constitués de trois parties distinctes, abordant chacune une thématique différente, et mettent tous deux en scène des personnages en difficulté dans leur relation aux autres. Alors que Moonlight est porté par une foi dans le cinéma qui lui permet de donner de sublimes plans presque joyeux dans la façon dont il sont conçus, Certaines femmes ajoute de l'ennui à l'ennui, et de la tristesse à la tristesse. 

Vingt-quatre heures après l'avoir vu, il faut tout de même que je reconnaisse que certains moments laissent une empreinte profonde : la scène du cheval dans la troisième partie par exemple. Ces quelques séquences ne rendent pas le film passionnant, mais juste intéressant.

 

2e

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La dernière piste

Des femmes traversent une rivière avec des paniers sur la tête. Une autre lit la Bible. Un essieu casse, il faut le réparer. Un oiseau passe dans le ciel. Un chapeau s'envole, il faut courir pour le ramasser. Des nuages passent devant la lune. Dans le ciel il y a aussi le soleil.

Un homme grave "LOST" sur un bois mort. Un indien apparaît, qui va tomber amoureux d'une boîte à couture. La nuit il fait noir. Le jour il fait jour. Les femmes ont des jolis bonnets et des robes aux couleurs différentes. Leurs manches sont sales. Une femme est gentille. Un homme est méchant. Il y a aussi un oiseau dans une cage et une horloge qu'il faut jeter. A la fin, il y a un arbre, mais pas de fin.

La critique s'extasie sur ce petit bout de film au format carré, sans que je m'en explique la raison. Si Le désert des Tartares au far west revu par Antonioni et filmé au ralenti vous dit, le film est pour vous.

 

2e

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