Certaines femmes
Le problème avec le cinéma de Kelly Reichardt, c'est que je n'en perçois pas les intentions.
Quel intérêt de voir Michelle Williams se promener dans les bois, faire des sandwichs et boire du vin pendant que son mari regarde du sport à la télé ?
S'il s'agit de montrer sa tristesse ou de matérialiser sa solitude, alors le film est un grand pléonasme, tant la façon qu'à Reichardt de filmer (pas de musique, une image terne et sombre, des scènes qui s'étirent) souligne les thèmes abordés (incommunicabilité, solitude). La réalisatrice filme de façon dépressive et minimaliste des situations déprimantes.
Il est intéressant de comparer ce film à Moonlight. Les deux films partagent en effet un certain nombre d'éléments communs : ils sont constitués de trois parties distinctes, abordant chacune une thématique différente, et mettent tous deux en scène des personnages en difficulté dans leur relation aux autres. Alors que Moonlight est porté par une foi dans le cinéma qui lui permet de donner de sublimes plans presque joyeux dans la façon dont il sont conçus, Certaines femmes ajoute de l'ennui à l'ennui, et de la tristesse à la tristesse.
Vingt-quatre heures après l'avoir vu, il faut tout de même que je reconnaisse que certains moments laissent une empreinte profonde : la scène du cheval dans la troisième partie par exemple. Ces quelques séquences ne rendent pas le film passionnant, mais juste intéressant.
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