Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #jia zhang-ke

Les éternels

Le nouveau Jia Zhang-Ke ressemble tellement au précédent (Au-delà des montagnes) que cela en devient gênant : récit elliptique sur le temps long, découpage en trois parties, rémanence des sentiments, occasions manquées, fuite irrémédiable du temps, rôle cathartique d'une chanson pop.

Le problème est qu'ici tout le charme du cinéma de Jia Zhang-Ke paraît plaqué. Quelque chose s'est brisé. 

L'élégance devient parfois maniérisme, l'allusion approximation, et l'originalité prétention. L'ensemble donne l'impression de redite.

Au rayon des points positifs (il faut quand même dire que le réalisateur chinois est un styliste hors pair) : la mise en scène fluide et le jeu de l'actrice Zhao Tao (par ailleurs compagne de Jia Zhang-Ke). C'est assez peu pour compenser le sentiment de gâchis et de bégaiement que procure la vision des Eternels.

Jia Zhang-Ke sur Christoblog :  A touch of sin - 2013 (***) / Au-delà des montagnes - 2015 (****)

 

2e

Voir les commentaires

Au-delà des montagnes

Le temps qui passe. Les occasions manquées. La musique, le souvenir.

Jia Zhang-Ke est le chantre de ces subtiles variations autour du même thème qui revient sans cesse : en quoi pouvons-nous contrôler notre vie ? 

Quelle logique causale unit ces moments d'insouciance vécus à 20 ans dans un monde ancien, et le présent de vieillards isolés dans un monde futuriste ?

A travers son élégie douce et funèbre, et au fur et à mesure que l'écran s'agrandit et que l'image s'embellit, la réponse apparaît : le poids écrasant du temps annihile les tentatives de rapprochement. 

Tao aurait pu faire un choix différent dans la première partie du film, et, en un instant, donner une toute autre inflexion à sa vie. Mais le destin en a voulu autrement. 

Au-delà des montagnes n'est peut-être au final que cela : l'examen minutieux et sublime des plus tristes possibles. L'employée de l'agence de tourisme, dans la dernière partie de quasi outre-temps, détourne d'un mot anodin des retrouvailles possibles.

Film merveilleux peint sur la fine trame du temps, chronique des occasions ratées, des histoires inabouties et de la dissolution des sentiments, Au-delà des montagnes est d'une beauté iréelle et immensément triste.

Il ne semble promettre qu'une seule issue : à la fin ne resteront que les chansons pop.

Et si c'était vrai ?

Jia Zhang-Ke sur Christoblog : A touch of sin (***)

 

4e 

Voir les commentaires