Au-delà des montagnes
Le temps qui passe. Les occasions manquées. La musique, le souvenir.
Jia Zhang-Ke est le chantre de ces subtiles variations autour du même thème qui revient sans cesse : en quoi pouvons-nous contrôler notre vie ?
Quelle logique causale unit ces moments d'insouciance vécus à 20 ans dans un monde ancien, et le présent de vieillards isolés dans un monde futuriste ?
A travers son élégie douce et funèbre, et au fur et à mesure que l'écran s'agrandit et que l'image s'embellit, la réponse apparaît : le poids écrasant du temps annihile les tentatives de rapprochement.
Tao aurait pu faire un choix différent dans la première partie du film, et, en un instant, donner une toute autre inflexion à sa vie. Mais le destin en a voulu autrement.
Au-delà des montagnes n'est peut-être au final que cela : l'examen minutieux et sublime des plus tristes possibles. L'employée de l'agence de tourisme, dans la dernière partie de quasi outre-temps, détourne d'un mot anodin des retrouvailles possibles.
Film merveilleux peint sur la fine trame du temps, chronique des occasions ratées, des histoires inabouties et de la dissolution des sentiments, Au-delà des montagnes est d'une beauté iréelle et immensément triste.
Il ne semble promettre qu'une seule issue : à la fin ne resteront que les chansons pop.
Et si c'était vrai ?
Jia Zhang-Ke sur Christoblog : A touch of sin (***)
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