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Christoblog

Articles avec #corentin fila

Mes provinciales

Pas facile de porter un jugement définitif sur cette oeuvre qui semble avoir été écrite et réalisée dans un autre siècle (le précédent). Le scénario pourrait être de Desplechin, la photographie de Philippe Garrel, les dialogues extraits d'un film de Rohmer.

C'est donc l'histoire (vue un million de fois) d'un petit provincial qui monte à Paris, veut faire des films, rencontre des amis qu'il voudrait admirer et des filles avec qui il couche, ou qu'il voudrait aimer, ou les deux. C'est précautionneux, un peu chichiteux et parfois franchement mal joué.

Pourtant, malgré toutes les réserves que le film peut légitimement susciter,  je ne peux m'empêcher de repenser quelques jours après sa vision à la mélancolie un peu sèche qui irradie la deuxième partie du film, à ses lenteurs certes convenues mais qui savent parfois être gracieuses. 

Le personnage principal, que j'ai pris en grippe après trente secondes, est profondément antipathique, sorte de raton-laveur neurasthénique spectateur de sa propre médiocrité, mais il n'arrive pas tout à fait à rendre le film véritablement mauvais : c'est que Jean Paul Civeyrac, dont j'avais beaucoup aimé Des filles en noir, est vraiment un bon cinéaste.

Jean Paul Civeyrac sur christoblog : Des filles en noir - 2010 (***)

 

2e

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Quand on a 17 ans

On ne peut pas dire que le dernier Téchiné fasse durer longtemps le suspense : il ne nous faut que quelques instants pour sentir qu'il y a une attirance amoureuse entre les deux jeunes personnages, Tom et Damien.

La question qu'explore la film, c'est la suite. A partir de la naissance évidente de ce sentiment, que les deux garçons acceptent d'ailleurs plus ou moins, que va-t-il se passer ? 

Il faudra plusieurs trimestres et un certain nombre d'évènements tragiques ou heureux, pour que nous ayons la réponse, que je ne dévoilerai pas ici (mais, bon, hein, on s'en doute un peu).

La qualité du film ne tient ni à la mise en scène de Téchiné (tantôt académique, tantôt expressionniste), ni au scénario de Céline Sciamma (un peu cousu de fil blanc), mais à l'incroyable prestation des comédiens.  

Si les deux jeunes, Kacey Mottet Klein et Corentin Fila, sont très bien dans l'expression de multiples nuances, c'est surtout la sidérante prestation de Sandrine Kiberlain qui emporte le film. Il lui suffit d'une réplique ("Je t'écoute") pour élever le film vers une montagne d'émotion. Cette actrice, qui m'a parfois décontenancé, assume son âge avec une élégance qui laisse pantois et admiratif.

Quand on a 17 ans est donc un beau film français à la trame narrative ample et ambitieuse. Il excelle dans la peinture de certains milieux, malgré quelques maladresses de dialogues et certaines longueurs. 

Au final, le film de Téchiné marque peut-être le définitif avènement de la relation amoureuse homosexuelle dans le cinéma mainstream (après La vie d'Adèle et La belle saison) : c'est à la fois son mérite et sa limite.

 

2e

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