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Christoblog

Thérèse Desqueyroux

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/19/18/20086195.jpgIl y a quelque chose de parfait dans le dernier film de Claude Miller, quelque chose de parfait qui résiste en partie à l'analyse.

 

Il est assez facile pour le critique à la plume acerbe de se contenter d'approcher le film par le versant académique. Beaucoup le font et cela donne des choses comme "Longueur et académisme empêche l'adhésion totale" dans Métro, si tant est qu'on considère Métro comme étant susceptible d'abriter de véritables critiques.

 

En réalité, Thérèse Desqueyroux réalise une sorte de prodige tranquille, celui de donner à voir les tourments d'une âme sous une apparente placidité. C'est une sorte de fleuve de lave souterrain qui court tout le long du film, calme comme la surface d'un lac. Ce feu brille dans les pupilles et dans le phrasé incomparable d'Audrey Tautou, qui n'est pas mon actrice préférée, loin de là, mais qui est ici géniale. Le feu dévore les forêts de pins, entoure le couple Desqueyroux, et déclenche l'irréversible. Le feu est dans le désir d'Anne (splendide Anaïs Demoustier).

 

Plastiquement, Claude Miller signe un film de toute beauté : l'image est baignée d'une lumière merveilleuse, les cadres sont choisis avec une rigueur digne des plus grands, le montage est une splendeur (je pense à ces capsules de rêveries parfaitement intégrées au film, ou aux rythme ennivrant des ellipses qui entraîne le film vers son beau final).

 

Enfin, le film procure un plaisir décisif : celui de l'intrigue, aussi noire que surprenante. Je ne connaissais pas le roman de Mauriac et suis entré dans la salle vierge de toute connaissance quant au scénario. Autant dire que j'ai été plus que surpris par la modernité, par le mélange de douceur, de convenance, de violence et de cruauté de l'histoire qui nous est contée.

 

Ajoutons à tout cela la description admirable d'une époque (les années 20) et d'un territoire (les Landes), et vous aurez toutes les raisons d'aller voir ce film, qui n'a pas d'égal cette année en matière de subtilité et de qualité de jeu des acteurs.

 

4e

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N
t'avais aimé Un Secret? Parce que c'était une sacrée merde...
Répondre
C
<br /> <br /> Je n'ai pas vu Un secret, mais quel rapport avec Thérèse Desqueyroux ?<br /> <br /> <br /> <br />
Ô
J'avais adoré le livre et ai peur d'être déçue par le film. Ton article donne cependant envie...
Répondre
C
<br /> <br /> Je n'ai pas lu le livre, mais j'ai lu ici ou là que le film le "modernisait" un peu ...<br /> <br /> <br /> <br />