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Christoblog

The descendants

The descendants propose un plaisir devenu rare au cinéma : l'assemblage réussi d'un projet original, d'un scénario qui tient la distance, d'acteurs au top de leurs possibilités, et d'une réalisation intelligente et modeste.

D'abord, je ne pensais pas pouvoir dire un jour que Georges Clooney pouvait être génial. Hors, il est ici renversant, absolument pas en phase avec son image traditionnelle : lourd, bedonnant, dépassé et solide à la fois, presque moche, trompé, perdu. A aucun moment, je ne l'ai vu en Mr Nespresso, c'est dire s'il est bon.

Je ne vais pas raconter l'histoire, mais le pitch est assez connu. Rappelons le rapidement : un homme, dont la femme tombe dans le coma suite à un accident, doit tout à coup s'occuper de ses deux filles et découvre des éléments cachés sur le passé de sa femme.

Le film réussit une sorte de prodige : sa trame est à la fois limpide et complexe, son rythme parfois tendu et souvent paresseux, ses personnages cohérents et évolutifs. Il manie en permanence le chaud et le froid avec une habileté confondante, et sait entremêler drame et comédie comme seuls les Italiens semblaient pouvoir le faire. Une des tactiques d'Alexander Payne est d'utiliser les éléments de son histoire systématiquement à contre-emploi : on a déjà vu que Clooney jouait l'anti Clooney, mais Hawaï est présenté comme un enfer (et en même temps la photographie le magnifie comme le plus beau des paradis), l'homme est le pivot stable autour duquel gravitent des femmes et des filles instables, etc.

Au final, sous la baguette d'un réalisateur particulièrement inspiré, on sort du film en ayant écrasé sa petite larme (ou alors, c'est qu'on a dormi), en ayant par moment franchement rigolé, en ayant été souvent intrigué et avec dans le coeur une palette d'émotions de toutes les couleurs.

Un beau film arc-en-ciel qui ouvre la liste des meilleures productions 2012.

 

4e

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